Tout mettresur la table et n'éluder aucun dossier. Depuis lundi, les cardinaux réunis auVatican ont décidé de prendre le temps d'analyser les problèmes rencontrés parl'Église avant de convoquer le conclave destiné à élire un nouveau pape. L'archevêquede Chicago – Francis George – le dit en termes clairs :"Nous ne sommes pourl'instant pas prêts".Carles problèmes que l'Église doit affronter sont nombreux. Il y a d'abord lesmédiatiques affaires des scandales sexuels et du dossier Vatileaks. Mais selonde nombreux cardinaux interrogés en marge de ces réunions – où le secret est unerègle – la priorité est celle d'une réforme de la Curie, du "gouvernementde l'Église".Ainsi,le cardinal français Monseigneur André Vingt-Trois a expliqué dès le premierjour des discussions que "le nouveau pape aura nécessairement à affronterles problèmes dans la Curie" ."Prendre les choses de l'Église en main" Dans un entretien avec Radio Canada, lecardinal canadien Marc Ouellet a lui renchérit : "Le successeur devra prendre les choses del'Église en main, avec une volonté de gouverner, de mettre de l'ordre, decontinuer la purification que Benoît XVI a commencée sérieusement." Autreenjeu de ces discussions, l'actualisation dans le monde d'aujourd'hui deVatican II et la "nouvelle évangélisation". Deux dossiersprioritaires ont confirmé plusieurs évêques et le porte-parole du Vatican,Federico Lombardi.Le profil du futur pape s'affineEn filigrane,ces discussions sur l'état de l'Église et son avenir permettent de dresser"la fiche de poste" et le profil du futur pape. Le primat des Gaules, Philippe Barbarin, a ainsi évoqué sur Radio Vatican le besoin d'un"pasteur" charismatique : "Il faut un solide messager de lafoi" a-t-il affirmé.Plusieursnoms de "papabili" sont évoqués avec insistance, à commencer par celui de MarcOuellet. Le Québécois présente l'avantage d'allier une solide expérience deterrain avec une bonne connaissance de la Curie. Mais rien n'est tranché avantle conclave. "La liste des papabili ne se réduit pas, au contraire, elle croît ",a confié le cardinal Francis George.