Colombie : le nouveau président veut revenir sur l'accord de paix avec l'ex-guérilla des Farc
Conclu en 2016, cet accord a permis le désarmement de la rébellion et sa reconversion en parti politique.
Des "corrections" à l'accord de paix avec l'ex-guérilla des Farc. Tel est le programme du nouveau président colombien et champion de la droite dure, Ivan Duque. Dès son élection, dimanche 17 juin, il a annoncé qu'il reviendrait sur ce pacte conclu en 2016, qui a permis le désarmement de la rébellion et sa reconversion en parti politique.
"Cette paix dont nous avons rêvée, qui demande des rectifications, aura des corrections pour que les victimes soient au centre du processus, pour garantir vérité, justice et réparation", a déclaré le dauphin de l'ex-président Alvaro Uribe, farouche opposant au pacte. L'accord a valu le Nobel de la paix à Juan Manuel Santos, ex-président de centre droit, mais aussi une impopularité de 80% dans ce pays de 49 millions d'habitants. Au pouvoir depuis 2010, il ne pouvait se représenter après deux mandats.
"Contourner la paix ne peut être un programme"
Les Farc, devenues un parti rebaptisé Force alternative révolutionnaire commune, a appelé Ivan Duque au "bon sens", après cette annonce. "Il est nécessaire que le bon sens s'impose ; ce que le pays demande, c'est une paix intégrale, qui nous mène vers la réconciliation attendue (...) Contourner cet objectif ne peut être un programme de gouvernement", a estimé l'ancienne rébellion, en demandant à rencontrer le nouveau président.
Candidat du Centre démocratique (CD), Ivan Duque, 41 ans, a recueilli 53,98% des voix contre 41,8% à Gustavo Petro, 58 ans, du mouvement Colombie humaine. Ce dernier était le premier candidat de gauche à parvenir aussi loin dans une course présidentielle, la première depuis l'accord de paix. Ivan Duque devient par ailleurs le plus jeune chef d'Etat élu en Colombie depuis 1872.
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