Climat : moins de 2°C, un objectif hors d'atteinte ?
Alors que l'année 2015 a battu un nouveau record de chaleur, le doute augmente sur notre capacité à limiter le réchauffement de la planète sous la barre des 2°C. Selon les scientifiques du GIEC (Groupe International d'Experts sur le Climat), cela implique de ne pas dépasser les 2900 gigatonnes (GT) de gaz à effet de serre émis dans l’atmosphère. Entre 1870 et 2010, l’humanité à d’ores et déjà produit près de 1900 GT de dioxyde de carbone. En ce début 2016, 4,1 millions de tonnes de Co2 est produit chaque heure sur la planète. Même si nous arrivons à stabiliser ce chiffre, la barre des 2900 Gigatonnes de Co2 sera atteinte avant 2040.
Au vu de la poussée démographique mondiale, et de la croissance de la consommation individuelle, la demande d’énergie pourrait encore doubler d’ici 2100, affirment les chercheurs de l’université de Galveston. D’autant que 20% de la population mondiale n’y a toujours pas accès.
Chaque année, la population de la planète augmente de 82 millions de personnes, avec une consommation énergétique individuelle elle-même en forte croissance. La population mondiale, évaluée à 7,2 milliards d’individus en 2015, devrait dépasser les 9 milliards en 2050, et se rapprocher des 11 milliards en 2100.
Au rythme actuel, les 2900 gigatonnes de Co2 seront atteintes dès 2038, affirment Glen Jones et Kevin Warner : «Si l’humanité à réellement l’intention de suivre la voie fixée par la Cop 21, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial devra passer de 9 à 50% d’ici 2028.»
Cela demande un effort considérable qui implique d’installer 14 millions d’éoliennes (de 5MW), 650 000 km2 de panneaux solaires, et des milliers d’usines de biocarburants à partir d’algues cultivées. On aura compris que cet effort sera extrêmement difficile à réaliser sans un mode de vie plus frugal et une mobilisation sans précédent.
Les chercheurs américains jugent plus probable un scénario de 2,5° à 3° de réchauffement. Non seulement des investissements massifs seront nécessaires mais cela doit être doublée d’une politique d’adaptation à cette élévation inéluctable des températures, concluent les chercheurs. L’humanité devra non seulement planter des forêts pour absorber le maximum de CO2 mais aussi développer des techniques nouvelles visant à réduire la concentration de gaz carbonique dans l’atmosphère. Enorme défi à relever, alors que les dégâts qui risquent d’accompagner cette hausse des températures auront un coût très élevé, affirme une étude parue début avril dans la revue Nature climate change.
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