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Cinquante morts dans des frappes dans le nord de la Syrie

Des frappes, probablement russes, ont tué ce lundi au moins cinquante personnes, dont des enfants, dans le nord de la Syrie. Les bombardements ont touché notamment cinq hôpitaux.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (En tout, les bombardements, probablement russes, qui ont touché le nord du pays, ont fait dix-neuf morts © MaxPPP)

En tout, les bombardements, probablement russes, qui ont touché le nord du pays, ont fait cinquante morts, dont des enfants, tués par des missiles tirés sur des hôpitaux et des écoles.

Parmi les cibles, un hôpital soutenu par MSF

Ce lundi, neuf personnes, dont un enfant, avaient été tuées et des dizaines d'autres  blessées, après les frappes qui ont visé un hôpital soutenu par Médecins sans frontières, dans la région de Maaret al-Noomane, à 280 km au nord de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Médecins sans frontière soutient au total 153 hôpitaux en Syrie : cinq d'entre eux ont été touchés par des frappes depuis le début de l'année. Selon l'organisation, la frappe qui a touché sa structure ce lundi était intentionnelle.

 Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a réagi dans la foulée, considérant que ces attaques étaient "des violations flagrantes du droit international", et "jettent une ombre sur les engagements pris par le Groupe de soutien international à la Syrie" lors de la récente réunion de Munich, en Allemagne. 

La Russie à l'origine des frappes ?

La Russie est "vraisemblablement" à l'origine des missiles tirés ce lundi sur des hôpitaux et des écoles en Syrie, tuant une cinquantaine de personnes, a déclaré sur France Info David Rigoulet-Roze, chercheur rattaché à l'Institut français d'analyse stratégique (IFAS) et rédacteur en chef de la revue "Orients Stratégiques". "La confusion est grande sur le terrain parce qu'il y a une multiplication d’acteurs qui se télescopent, a-t-il expliqué. (…) Mais c'est vraisemblable, compte tenu de la campagne aérienne qui est menée aujourd'hui par la Russie."  Selon lui, "les Russes sont beaucoup moins parcimonieux dans les bombardements que ne peut l'être la coalition occidentale, donc ce type de bavures est plus plausible du côté russe que du côté de la coalition occidentale". 

Le Quai d'Orsay dénonce des "crimes de guerre" 

Dans un communiqué publié ce lundi soir, le ministère des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé "un nouveau bombardement délibéré" et des attaques "constitutives de crimes de guerre". Pour David Rigoulet-Roze, il est encore trop tôt pour l'affirmer : "La question est de savoir exactement ce qui s'est passé. Il faut être très prudent", a-t-il mis en garde.  Selon lui, cette intensification des combats compromet l'accord de cessez-le-feu signé le 12 février dernier à Munich entre le régime de Bachar al-Assad et les rebelles : "L'accélération des événements semble hypothéquer toute possibilité de rendre effective cette trêve" qui devait entrer en vigueur cette semaine. 

 

  (L'établissement bombardé est situé dans la province d’Idlib © IDE)
 

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