Visite d'Etat de Xi Jinping en France : Emmanuel Macron emmène le président chinois dans les Pyrénées pour une escapade "personnelle"
Après les ors de l'Elysée, la neige des cimes. Emmanuel Macron emmène Xi Jinping dans les Pyrénées, mardi 7 mai, au second jour de sa visite d'Etat, pour une escapade "personnelle". "Nos montagnes françaises", "j'espère, continueront de nous inspirer", a lancé, lyrique, le président français en accueillant lundi son homologue chinois à Paris pour la première fois depuis 2019. Il a dit s'attendre, dans les Hautes-Pyrénées, à des "discussions fructueuses et amicales".
Les deux dirigeants sont attendus au col du Tourmalet, mythique ascension du Tour de France. Ce coin de montagne est "directement lié à l'histoire très personnelle" d'Emmanuel Macron, explique son entourage, puisqu'il y a passé de nombreuses vacances entre le bourg de Bagnères-de-Bigorre et La Mongie avec ses grands-parents.
Xi Jinping n'est "pas un grand sentimental"
Emmanuel Macron et Xi Jinping, accompagnés de leurs épouses, déjeuneront dans le restaurant d'altitude d'Eric Abadie, éleveur et ami du président. Une sorte de réponse à la cérémonie du thé qu'ils avaient partagée l'an dernier à Canton, dans la résidence officielle où le père du président chinois avait vécu quand il était gouverneur de la province du Guangdong.
"La diplomatie d'Emmanuel Macron a toujours misé, de manière peut-être excessive, sur le pouvoir de séduction", analyse Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales à Sciences Po. "Il y a toujours eu chez lui l'idée que ses relations personnelles pouvaient renverser les structures. Mais c'est mal connaître Xi Jinping, qui n'est pas vraiment un grand sentimental", prévient le chercheur.
Une visite critiquée par Raphaël Glucksmann
Le candidat PS-Place publique aux élections européennes de juin, Raphaël Glucksmann, a dénoncé la "tonalité amicale" de cette visite officielle. "L'homme qui déporte les Ouïghours, qui réprime les Hongkongais et les Tibétains n'est pas notre ami", a-t-il déclaré sur RTL.
La veille, Emmanuel Macron a appelé à un "cadre de concurrence loyale" concernant le commerce entre l'Europe et la Chine, alors que Bruxelles s'inquiète de l'afflux de véhicules électriques chinois sur le continent. "Le soi-disant 'problème de la surcapacité de la Chine' n'existe pas", a répondu sèchement Xi Jinping. Sur l'Ukraine, le dirigeant chinois s'est voulu plus consensuel, réaffirmant sa volonté d'œuvrer à une solution politique.
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