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Travail forcé des Ouïghours en Chine : Nike visé par une plainte en France

L'entreprise américaine est accusée de se fournir auprès d'entreprises chinoises ayant recours au travail forcé de population ouïghoures. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'association des Ouïghours de France a manifesté au Trocadéro, à Paris, le 25 mars 2019. (- / AFP)

L'association des Ouïghours de France a déposé une plainte contre Nike devant le tribunal judiciaire de Paris mercredi 24 février, a appris franceinfo auprès de l’avocat de l’association, confirmant une information du journal Le Monde. Elle vise l’entreprise américaine pour "pratiques commerciales trompeuses" et "complicité de recel de biens provenant de travail forcé".

Le géant Nike, comme d’autres grandes marques internationales, est accusé de se fournir auprès d’entreprises chinoises qui ont recours au travail forcé de cette minorité musulmane chinoise, réprimée dans l’ouest du pays.

Des milliers de travailleurs ouïghours 

"Les consommateurs ont été floués, trompés" estime l’avocat de l'association, maître Mourad Battikh, qui déplore le fait que "Nike publie une déclaration sur le travail forcé, un code éthique, diffuse des publicités en se présentant comme éthique et soucieuse des droits humains, des droits des travailleurs", tout en recourant au travail forcé.o

"Depuis 2007, on dénombre 9 800 travailleurs ouïghours transférés dans les usines travaillant pour Nike" comptabilise Mourad Battikh. "Il s’agit pour la majorité de femmes ouïghoures, considérées par le gouvernement chinois comme arriérées et contaminées par l’extrémisme religieux."

D'autres plaintes à venir ?

Le jour même jour du dépôt de plainte, Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, avait dénoncé devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU un "système de répression institutionnalisé" de la Chine à l’encontre des musulmans ouighours dans la région du Xinjiang.

Maître Mourad Battikh espère que d'autres plaintes suivront. "Tous ceux qui ont acheté un produit Nike, sans savoir que Nike se rendait complice de travail forcé, ont la capacité de déposer plainte", lance-t-il. S’il ne revendique pas "lancer un appel", il veut faire une "mise en lumière de pratiques commerciales trompeuses diligentées par Nike". "Agir de manière groupée et nombreuse peut faire vaciller des géants" espère Mourad Battikh.

"Aujourd’hui, Nike, demain Apple, après-demain Huawei."

Mourad Battikh

à franceinfo

Il souhaite que "la masse des citoyens qui s’approprieront ce combat juridique puisse faire basculer la donne. Et que le combat des citoyens puisse permettre une réorientation des pratiques des multinationales dans cette région de Chine".

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