Les protestations contre Pékin au Tibet
Par leur geste désespéré, ces Tibétains, dont au moins la moitié sont morts, selon les groupes de défense des droits de l'Homme, protestaient contre la présence de la Chine au Tibet. La région autonome avait déjà été secouée par des émeutes en 1989, notamment, obligeant le pouvoir central à y proclamer la loi martiale.
Les signalements d'arrestations de Tibétains à la suite de manifestations ayant suivi ces immolations ou tentatives d'immolations sont très élevés. La Chine considère ceux qui ont recours au sacrifice par le feu de «terroristes» et de criminels. L'Empire du Milieu accuse le Dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, de les y pousser.
Une situation qui se dégrade
Le chef du gouvernement tibétain en exil, Lobsang Sangay, estime que depuis qu'il a pris ses fonctions en août 2011, «la situation au Tibet a empiré [...] et compte-tenu des contraintes pesant sur la liberté d'expression, des Tibétains ont malheureusement recouru à l'immolation par le feu», a-t-il dit devant des journalistes à New Delhi avant d'ajouter: «Nous avons à plusieurs reprises appelé les Tibétains à ne pas en venir à des actions extrêmes (...), mais cela continue aujourd'hui», a ajouté Lobsang Sangay.
Il a prêté serment comme Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, cinq mois après l'annonce par le Dalaï-lama, réfugié en Inde à la suite d'un soulèvement antichinois en 1959, de son intention de se retirer de la vie politique pour se consacrer à sa mission de chef spirituel.
Reportage diffusé sur France 2 le 29 mars 2012
Pékin justifie la répression...
Le chef de la propagande en Chine a ordonné l'intensification de la lutte contre le «séparatisme» tibétain, lors d'une tournée d'inspection à Lhassa (capitale de la région du Tibet à 3.600 m d'altitude), où il a rendu visite au temple Jokhang, centre du bouddhisme tibétain.
«Le souffle du Tibet réside dans l'unité ethnique, l'harmonie sociale et la stabilité», a-t-il déclaré au cours de sa visite dans cette région de l'Himalaya d'une surface de 1,2 million de km² et peuplée de quelque 3,2 millions d'habitants. «Nous devons conduire les responsables et le peuple à continuellement renforcer leur compréhension de la grande patrie (chinoise) et de son peuple, et intensifier et étendre notre lutte contre le séparatisme.»
Le responsable chinois a également pressé les responsables de «souligner le fait historique que le Tibet est une partie indissociable de la Chine» qui doit constituer la «base idéologique d'une lutte contre le séparatisme et pour le maintien de la stabilité».
Toute discussion avec la Chine sur l'avenir du Tibet est vaine tant que les autorités chinoises n'adopteront pas une approche «réaliste» sur la question, a estimé de son côté le Dalaï-lama. Il dit ne même plus chercher à convaincre Pékin, ne réclamant pas une indépendance pleine et entière. Dans une interview, le chef spirituel des Tibétains a jugé en outre inévitable une évolution vers la démocratie et un meilleur respect des droits de l'Homme en Chine, dont le peuple «désire vraiment le changement».
...et parle tourisme
La région autonome du Tibet devrait accueillir un record de plus de 10 millions de touristes cette année, s’est félicité Yu Yungui, chef du comité du Parti communiste chinois pour le Bureau régional du tourisme. Les recettes touristiques devraient totaliser 12 milliards de yuans (1,89 milliard de dollars), soit 17% du PIB de la région.
Selon lui, plus de 7 millions de touristes chinois et étrangers ont visité le Tibet entre janvier et août 2012, en hausse de 25% en base annuelle. Les recettes touristiques ont augmenté de 30% sur un an pour atteindre 7,5 milliards de yuans au cours des huit derniers mois.
Environ 300.000 habitants de la région sont employés dans le secteur du tourisme, selon Pékin.
Le nombre de touristes voyageant au Tibet a enregistré une hausse moyenne annuelle de 30% ces cinq dernières années. Les autorités visent à accueillir annuellement 15 millions de touristes d'ici 2015.
L'inauguration en 2006, par le président chinois Hu Jintao, d'une voie de chemin de fer, longue de plus de 1000 km vers Lhassa, montre l'importance que Pékin porte à l'intégration du Tibet dans la République populaire.
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