Cet article date de plus de sept ans.
Les 12 grands travaux de la Chine
Publié le 31/12/2016 09:53
Mis à jour le 17/02/2017 10:08
En un an, les investissements chinois à l'étranger, hors secteur financier, ont reculé de près de 36%. Conséquence d'une volonté des autorités qui veulent réduire les acquisitions tous azimuts à l'étranger pour endiguer les fuites de capitaux du pays, alors que la dette s'établit à 250% du PIB. Pour autant, le président Xi Jinping veut impulser de nouvelles orientations pour la Chine du XXIe.
Plafonner la consommation d'énergie, réduire les émissions de carbone, restructurer les industries, augmenter le budget de la défense, développer le tourisme, créer des infrastructures pour les transports… Géopolis fait le point en images sur ces 12 travaux d’Hercule modernes.
90 % des villes chinoises dépassent les seuils de pollution fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 360.000 Chinois meurent chaque année en raison des particules fines présentes dans l’atmosphère. L’Empire du Milieu, premier pollueur de la planète (20 à 25% des émissions de gaz à effet de serre mondiales) avec les Etats-Unis, a décidé de ratifier le 3 septembre 2016 l'accord de Paris sur le climat (Cop 21). Et le Parlement de Pékin a adopté le 25 décembre une loi instaurant pour la première fois, à partir de 2018, une taxe spécifique sur la pollution industrielle. L’objectif est de réduire d’au moins 25% les particules fines à l’horizon 2020. La pollution atmosphérique dans le pays est principalement causée par la combustion du charbon utilisé pour le chauffage ou la production énergétique et industrielle. (REUTERS/Jason Lee)
La Chine est le premier producteur et le premier consommateur mondial de charbon au monde.
Ce combustible représente 65% de l’énergie utilisée dans le pays, qui compte 10.000 mines en activité. La province du Shanxi compte 38% des réserves du pays. Le président Xi Jinping entend que cette région réduise de 100 millions de tonnes sa production d'ici 2020. Un millier de mines ont fermé en 2016. Le gaz, le nucléaire et les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique…) devraient progressivement prendre le relais. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Xi Jinping en 2013, le pays dépense chaque année 100 milliards de dollars dans les énergies renouvelables. (China Daily/via REUTERS)
Des investissements considérables ont été réalisés pour développer le commerce maritime et l’industrie portuaire. La Chine investit aussi massivement dans les infrastructures de transport terrestres, routes et chemins de fer. Cette stratégie s’inscrit dans le plan de construction de nouvelles liaisons maritimes et terrestres vers les autres continents, baptisé «Nouvelles routes de la soie du XXIe siècle». Le 21 avril 2016, un train de marchandises en provenance de Chine est arrivé à Lyon, inaugurant cette «nouvelle Route de la soie». Des trains relient déjà seize villes chinoises, et autant de villes européennes comme Madrid, Barcelone, Rotterdam ou Bologne. (KONRAD K./SIPA)
Portée par sa croissance économique, la Chine ambitionne de devenir la plus grande puissance maritime mondiale. Les ports chinois sont devenus les principaux pôles de commerce de la planète. Sur les dix premiers ports de commerce internationaux, huit son chinois. En 2014, la Chine s’est classée première puissance mondiale pour la construction navale. Pékin vient d’installer une base navale à Djibouti, situé à la jonction du golfe d’Aden et de la mer Rouge, porte d’entrée sur le continent africain. Ici transitent 40% du trafic maritime mondial. Les échanges commerciaux Chine-Afrique ont été multipliés par 20 en quinze ans et ont atteint les 200 milliards de dollars en 2016. (CHINE NOUVELLE/SIPA)
Pékin veut proposer une offre non occidentale de l’information africaine et, pour cela, ne recule devant aucun investissement. Des voyages de presse tous frais payés sont régulièrement organisés pour les journalistes du continent noir. Des aides financières sont octroyées à certains organes de presse africains. En 2015, lors du sommet Chine Afrique à Johannesburg, le président Xi Jinping a promis de former 1.000 professionnels africains des médias pendant trois ans. Dans le même temps, Radio Chine Internationale a considérablement renforcé sa présence en Afrique depuis une décennie. En pleine expansion, elle dispose d’une station FM à Dakar depuis juillet 2015. En 2012, CCTV, la Télévision centrale de Chine, a lancé CCTV Afrique, un centre de production d’informations basé au Kenya. ( SIMON MAINA / AFP)
La sécurité alimentaire est devenue un véritable problème de santé publique et un sujet politique. Sur les 15 millions de contrôles effectués en 2016, plus d’un demi-million d'infractions ont été constatées. Des dizaines de milliers de personnes meurent chaque année à cause de l’utilisation massive des pesticides. En 2015, plus de 800.000 hectares de terres ont été contaminés par les engrais et les produits chimiques, aux dires de l’Académie chinoise des sciences sociales. La Chine pulvérise en effet 35% des produits phytosanitaires utilisés dans le monde. Mais à ce jour, le plus gros scandale alimentaire reste l'affaire du lait à la mélamine en 2008, à l’origine de la mort de six enfants et de 300.000 intoxications. Mais on pourrait aussi parler de l’huile frelatée ; des méduses, mets très apprécié par les Chinois, gorgées d'aluminium ; des choux au formol ; de la viande de rat ou de renard, présentée comme du bœuf ou du mouton… (Tang Dehong / XINHUA / AFP)
Depuis la nomination du président Xi Jinping, le budget de l’armée chinoise est en augmentation chaque année. Le numéro un chinois a décidé de reprendre en main l’Armée populaire de libération (APL), une institution qu’il juge inefficace et gangrenée par la corruption. 300.000 emplois ont été supprimés. En 2015, le budget militaire a été porté à 145 milliards de dollars (2% du PIB), le second au monde derrière celui des Etats-Unis. En parallèle a été créé une «force de fusées» en charge des missiles. Selon le Congrès américain, l’APL est l’armée la plus importante au monde si l’on considère le nombre d’hommes qui servent sous ses drapeaux (2,3 millions de soldats et 1,1 million de paramilitaires). L’ouverture d’une base militaire à Djibouti, l’engagement en Syrie et l’adoption d’une loi permettant d’envoyer des troupes à l’étranger sans mandat de l’ONU fin 2015 sont-ils les nombreux signes de la fin du principe de non-ingérence de la doctrine militaire chinoise? ( REUTERS/Damir Sagolj)
En 1979, la Chine avait introduit la politique de limitation des naissances pour endiguer une démographie galopante. Sa population s’élève aujourd’hui à près de 1.4 milliards d’habitants. Et en 2050, un Chinois sur trois aura plus de 60 ans. Pour remédier au vieillissement de la population, Pékin a décidé en 2015 d’assouplir cette politique de l’enfant unique en autorisant l'ensemble des couples à avoir deux enfants. Mais cette nouvelle politique n'aura qu'un effet marginal pour ralentir le vieillissement dans les vingt prochaines années, indique une étude du «Lancet», publiée en octobre 2016. Car selon les experts, les 50 millions de naissances attendus d’ici 2029 ne permettront pas le rajeunissement de la population. (Andy Wong/AP/SIPA)
Dix millions d'hectares de terres sont cultivées par les Chinois hors de leurs frontières. Car si 20% de la population mondiale est chinoise, le pays ne possède que 9% des terres cultivables de la planète. Il est ainsi l'un des Etats les plus gourmands pour l'achat de terres arables. Il a particulièrement investi en Afrique (Tanzanie, Sénégal, Sierra Leone, Zambie…). En 2016, Pékin a tourné son regard vers l’Australie. En décembre 2016, après de longues tractations, Canberra a donné son accord au groupe chinois Shanghai CRED, associé au groupe minier australien Hancock Prospecting, pour l’achat de huit stations d'élevage de l’empire S. Kidman and Co, l 'un des plus grands propriétaires de bétail au monde. Celles-ci représentent 2,5% des terres agricoles et 1,3% de la superficie totale de l'Australie. L’Europe intéresse aussi les Chinois. Et plus particulièrement la France. En 2016, 1.700 hectares de terres céréalières ont été achetés dans le département de l'Indre, suscitant de nombreuses questions et inquiétudes. (REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah)
Le tourisme est devenu l’un des piliers de l'économie chinoise. L'investissement dans ce secteur devrait permettre de porter à 12%, d'ici 2020, la contribution du tourisme à la croissance économique. En 2015, cette industrie a représenté près de 11% du PIB et généré 560 milliards d’euros de recettes. Au cours de cette période, les touristes chinois ont effectué 4 milliards de voyages à l'intérieur du pays, ainsi que 117 millions de visites à l’étranger. 134 millions de voyageurs étrangers se sont rendus dans le pays. Pékin veut investir 280 milliards d'euros dans ce secteur pour atteindre 1.000 milliards d'euros de recettes d'ici 2020 (une augmentation de 11% par an). 50 millions de Chinois sont appelés à travailler dans ce domaine d’ici les cinq prochaines années. (REUTERS/Stringer)
Le programme spatial chinois est en pleine expansion. Pékin a investi des milliards de dollars pour tenter de rattraper l’Occident et la Russie, et montrer que le pays est capable de développer une haute technologie. Selon un Livre blanc paru en décembre 2016, la Chine veut lancer une première sonde sur Mars d’ici 2020 et être le premier Etat au monde à envoyer, d’ici 2018, une sonde (Chang’e-4) sur la face cachée de la Lune. Photographiée maintes fois depuis 1959, cette face cachée n’a jamais été explorée. Depuis les premiers vols Shenzhou (Vaisseau divin) et l’envoi de leur premier taïkonaute (astronaute chinois) dans l’espace le 15 octobre 2003, les Chinois ont réalisé quatre missions habitées. L’objectif final est d’envoyer un astronaute sur la Lune. Leur dernière mission Shenzhou 11 (octobre 2016) a eu pour but d'ouvrir la voie au déploiement d'une station habitée dans l’espace en 2022. Année, où l’ISS, la Station spatiale internationale dont Pékin ne fait pas partie, cessera de fonctionner. (REUTERS/Stringer)
Les biotechnologies jouent un rôle de plus en plus important dans différents domaines : santé, environnement, agriculture, agroalimentaire… Aujourd’hui, la Chine n’hésite plus à s’engouffrer dans les biotechnologies. 250.000 personnes travaillent déjà dans ce domaine. Leur nombre devrait doubler d’ici 2020. Sur la période 2006-2020, Pékin devrait investir près de trois milliards de dollars dans la recherche sur les OGM. L’Empire du Milieu veut acquérir son autonomie dans ce secteur face à des groupes occidentaux comme Monsanto ou Bayer, implantés depuis des années dans le pays. (REUTERS/Kim Kyung-Hoon)
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