La Chine déploie des navires de guerre près de Taïwan après la visite de la présidente taïwanaise aux Etats-Unis
La réponse n'a pas tardé. La Chine a envoyé des navires de guerre, jeudi 6 avril, dans les eaux entourant Taïwan, a annoncé la Défense taïwanaise. Ce déploiement intervient après l'arrivée d'un porte-avions et la promesse de Pékin d'apporter une réponse "déterminée" à la rencontre entre la dirigeante de l'île autonome et le président de la Chambre des représentants américaine aux Etats-Unis.
Malgré les menaces répétées de Pékin, la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, issue d'un parti qui milite traditionnellement pour l'indépendance de l'île – une ligne rouge absolue pour la Chine –, a rencontré mercredi près de Los Angeles le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy. Le dirigeant républicain a souligné que la relation entre Taipei et Washington était "plus forte" qu'elle ne l'a jamais été "au cours de [sa] vie". McCarthy a également appelé à "continuer les ventes d'armes à Taïwan", le "meilleur moyen" selon lui d'empêcher une invasion chinoise de l'île. "C'est une leçon essentielle que nous avons tirée de l'Ukraine, à savoir que l'idée de simples sanctions à l'avenir n'arrêtera personne", a-t-il insisté devant la presse.
Trois navires de guerre et un hélicoptère anti-sous-marins
Trois navires de guerre supplémentaires ont été détectés jeudi matin dans les eaux séparant la Chine continentale de l'île autonome démocratique. Un hélicoptère anti-sous-marins a par ailleurs traversé la zone de défense aérienne de Taïwan, selon le ministère. Et la Chine a déployé des vaisseaux de gardes-côtes pour des patrouilles exceptionnelles contre lesquelles Taipei a protesté.
Le régime communiste considère l'île autogérée depuis plus de 70 ans comme l'une de ses provinces à reprendre, en privilégiant une "réunification pacifique", mais sans exclure d'employer la force. Au nom de son principe d'"une seule Chine", aucun pays n'est censé entretenir de liens officiels avec Pékin et Taipei en même temps. En août, Pékin avait lancé des manœuvres militaires sans précédent autour de Taïwan lorsque la démocrate Nancy Pelosi, prédécesseure de Kevin McCarthy au perchoir, s'était rendue sur l'île. A ce stade, la réponse à la rencontre avec le numéro trois américain n'a rien de comparable avec l'été 2022.
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