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JO 2018 : la Chine mène des tractations diplomatiques dans l'ombre des Jeux

Les JO qui s'ouvrent en Corée du Sud, vendredi, ne pourront pas échapper à la géopolitique. Selon l'expert Tong Zhao, interrogé par franceinfo, la Chine agit déjà dans l'ombre.

Article rédigé par Dominique André
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le drapeau du parti communiste chinois lors d'une exposition à Pékin, en octobre 2017. (WANG ZHAO / AFP)

Les tensions dans la péninsule coréenne ont transformé les JO d'hiver de Pyeongchang, dont la cérémonie d'ouverture se tient vendredi 9 février, en un événement politique.

Si la Chine n’est pas favorable à la politisation d’évènements publics, elle sera active en coulisses. 

Le rôle de la Chine durant les JO 2018 à Pyeongchang : un reportage de Dominique André

Il ne faut pas s'attendre à ce que la Chine fasse des Jeux olympiques de Pyeongchang une tribune politique. En 2008, lors des JO à Pékin, le président chinois, Hu Jintao, embarrassé par la publication de milliers d’articles sur la répression des émeutes au Tibet, avait appelé la presse étrangère à ne pas politiser les jeux. Cela ne devrait donc pas changer en 2018, même si le principal soutien du régime de Kim Jong-un agit dans l'ombre en Corée du Sud

Des rencontres discrètes avant les Jeux

"Selon mes informations, avant que la Corée du Nord ne décide de participer aux JO d'hiver de Pyeongchang, des fonctionnaires des deux Corées se sont rencontrés en Chine, et pas seulement une fois", assure Tong Zhao, expert de la politique nucléaire au centre d'études Carnegie-Tsinghua à Pékin. 

Ces conversations avec l'aide de la Chine ont probablement poussé la Corée du Nord à se décider à participer aux JO d'hiver.

Tong Zhao, expert

à franceinfo

Jeudi, le vice-président américain Mike Pence -qui est attendu aujourd'hui à la cérémonie d'ouverture des JO, a prévenu : "Nous ne permettrons pas à la propagande de la Corée du Nord de prendre en otage le message des Jeux olympiques".

Le message est clair et "les États-Unis sont les seuls à pouvoir accorder aux Nord-Coréens ce qu'ils veulent obtenir", rappelle Tong Zhao. "Par exemple, en termes de reconnaissance internationale, peut-être que la Chine a un rôle indirect pour qu’il y ait des discussions entre Américains et Nord-Coréens", poursuit l'expert.

Pendant les Jeux olympiques d'hiver, c'est possible que la Chine pousse pour qu'il y ait des réunions diplomatiques à huis clos.

Tong Zhao, expert

à franceinfo

Les Chinois, qui ne veulent pas d'un conflit à leur porte et encore moins d'une réunification de la péninsule au profit des États-Unis, souhaitent garder la main sur le dossier. Alors que les JO débutent, le gouvernement chinois a envoyé Yang Jiechi, personnage clé de la diplomatie chinoise, à Washington pour rencontrer le secrétaire d'État américain Rex Tillerson. 

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