Elections locales à Hong Kong : la candidature de Joshua Wong, figure du mouvement pro-démocratie, invalidée
Le gouvernement explique ce rejet par le fait que Joshua Wong ait défendu le droit à "l'autodétermination" de Hong Kong, qui est contraire à l'esprit de la Loi fondamentale de l'ex-colonie britannique.
Il a été le "visage" du mouvement des parapluies qui avait paralysé Hong Kong pendant 79 jours en 2014. Joshua Wong, figure du mouvement pro-démocratie, a annoncé mardi 29 octobre que sa candidature aux élections locales dans l'ancienne colonie britannique avait été invalidée par les autorités.
L'étudiant en science politique de 22 ans est l'une des personnalités les plus connues de la contestation actuelle, quand bien même la mobilisation qui a débuté en juin n'a aucun responsable désigné. "Je condamne fortement le fait que le gouvernement se livre à un filtrage politique et à de la censure, et me prive de mes droits politiques", a-t-il déclaré dans un communiqué sur sa page Facebook.
Joshua Wong a indiqué qu'un responsable de l'organisation des élections locales de novembre avait jugé que sa candidature n'était pas valable. Un porte-parole du gouvernement a indiqué que ce rejet s'expliquait par le fait que Joshua Wong ait défendu le droit à "l'autodétermination" de Hong Kong, qui est contraire à l'esprit de la Loi fondamentale, la "mini-constitution" de l'ex-colonie britannique. "Le candidat ne respecte pas les prérequis fixés par les lois électorales compétentes", a déclaré ce porte-parole.
Pas de "censure politique", selon le gouvernement
Hong Kong connaît depuis début juin des manifestations quasi quotidiennes pour dénoncer le recul des libertés et l'ingérence grandissante de la Chine dans les affaires de sa région semi-autonome, mais aussi pour exiger des réformes démocratiques. Aux manifestations massives des premières semaines ont succédé des actions de moindre ampleur mais qui dégénèrent de plus en plus souvent en affrontements violents entre forces de l'ordre et radicaux.
Joshua Wong et son parti, Demosisto, ont démenti avoir pour objectif l'indépendance du territoire, qui est de toute façon un tabou absolu pour le président chinois Xi Jinping qui affirme de plus en plus la nécessité de préserver l'intégrité du pays. Le porte-parole du gouvernement a cependant démenti tout acte de censure de la part de la commission électorale avant les scrutins locaux du 24 novembre qui doivent renouveler les conseils de districts. "Il n'est nullement question de censure politique, de restriction de la liberté de parole ou de privation du droit à se présenter aux élections, comme l'affirment certains", a-t-il dit.
L'an dernier, une autre membre de Demosisto, Agnes Chow, n'avait pas eu le droit de se présenter lors d'une élection partielle pour un siège du Conseil législatif (LegCo, le Parlement local) au motif que son mouvement préconisait l'autodétermination. En 2016 et 2017, Pékin avait obtenu la disqualification de six députés qui avaient volontairement écorché leur prestation de serment. Certains étaient des vétérans du combat pour la démocratie à Hong Kong, d'autres des membres d'une nouvelle mouvance radicale demandant l'indépendance.
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