Un Français de Tianjin témoigne : "En ville, les gens vont au travail de façon normale"
Francetv info a recueilli le témoignage du directeur de l'Alliance française dans cette ville du nord-est de la Chine, où une gigantesque explosion dans la zone portuaire a fait au moins 44 morts et plus de 500 blessés.
Une gigantesque explosion a secoué mercredi 12 août la ville de Tianjin, dans le nord-est de la Chine. L'accident a fait, selon un dernier bilan provisoire jeudi à 9 heures, au moins 44 morts et plus de 520 blessés dans cette ville portuaire voisine de Pékin.
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Fabrice Plançon, directeur de l'Alliance française à Tianjin depuis deux ans, témoigne pourtant que la vie suit son cours normalement dans le centre-ville.
"Moi, je n’ai rien vu, explique-t-il à francetv info. Tianjin compte plus de 14 millions d’habitants, et l’explosion s’est produite dans une zone portuaire. La déflagration a été énorme, mais ça s’est passé dans la nouvelle ville, à une trentaine de kilomètres du centre-ville historique. La plupart des Tianjinois n’ont rien ressenti ou vu. Il y a vraiment deux villes à Tianjin."
"La vie ne va pas s'arrêter"
"Aujourd’hui, continue-t-il, les gens vont au travail de façon normale. C’est sur les réseaux sociaux que les gens s’échangent beaucoup d’images et d’informations, mais la vie ne va pas s’arrêter. Trois compatriotes habitent dans le district où s’est produite l’explosion. J’ai parlé à l'un d’entre eux, il m’a dit que l’explosion l’avait réveillé, ses vitres ont tremblé, mais il n’y a pas eu de dégâts. J’ai aussi un ami qui m’a dit que ses enfants n’iraient pas à l’école aujourd’hui, parce que les vitres de l’établissement ont été brisées. Mais c’est tout."
Fabrice Plançon précise qu'"il n’y a eu aucun message des autorités" sur une éventuelle pollution, "simplement des messages individuels sur les réseaux sociaux dans ce sens". Avec ce petit bémol : "Je ne regarde pas la télévision, ne suis pas sinophone, je suis les nouvelles sur les médias français. Mais il n’y a apparemment pas de censure sur ce sujet".
Il précise que, "en ville, tout est normal", et que les gens ne portent pas de masque. Et d'ajouter : "Les messages d’inquiétudes sont tous venus de l’extérieur de la Chine, ou de l’extérieur de Tianjin en tout cas. Pour prendre une comparaison française, ce n’est pas AZF. L’intensité de l’explosion est peut-être comparable, mais, là, ça s’est produit à 30 kilomètres du centre-ville."
"La présence française la plus emblématique, c'est Airbus"
Il affirme qu'il n'y a aucune victime française dans cette ville où résident plusieurs centaines de Français. Fabrice Plançon fait le décompte : "Il y a près de 200 Français à Tianjin selon l’ambassade, sans doute deux à trois fois plus si on compte les étudiants, les stagiaires, les expatriés pour des séjours de six mois, un an, deux ans, qui ne se sont pas inscrits au consulat. Il y a beaucoup d’étudiants, c’est une ville très universitaire. Et puis Pékin est saturée, donc beaucoup d’étrangers viennent tenter leur chance ici."
Pour lui, les victimes sont plus probablement, outre les pompiers, "des ouvriers venus d'autres régions plus pauvres pour travailler à Tianjin", qui dorment souvent sur leur lieu de travail.
"La présence française la plus emblématique, c’est Airbus", rappelle Fabrice Plançon. L'avionneur européen a en effet installé à Tianjin une chaîne d'assemblage final des A320 que Manuel Valls a notamment visitée en juillet.
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