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En Chine, la crise économique ne touche pas le luxe made in France : "Le prix n'est pas une préoccupation particulière"

Les Chinois les plus aisés continuent de s’intéresser aux produits haut de gamme venus de l’Hexagone, malgré le contexte économique difficile liée à la politique "zéro Covid-19".

Article rédigé par franceinfo - Sébastien Berriot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La vitrine d'un magasin Louis Vuitton, à Shangai. (LIU JIN / AFP)

En Chine, malgré le contexte économique difficile, lié à la politique "zéro Covid-19", certains secteurs ne connaissent pas la crise : c’est le cas des produits de luxe et particulièrement du luxe à la française. Dans ce magasin du centre de Pékin, le produit phare est une chaudière française haut de gamme, en cuivre, au moins cinq fois plus chère que les chaudières traditionnelles vendues en Chine. Si de nombreux consommateurs chinois ont réduit leurs dépenses, la clientèle aisée est toujours prête à payer le prix fort et le gérant des lieux n’a aucun mal à vendre ses chaudières.

Laurent Wang Li est représentant en Chine de la marque Frisquet. "Sur la conjoncture mondiale, ce n'est pas très bon, ce n'est pas le meilleur moment, concède-t-il. Mais ça ne gêne pas sur le segment des produits très haut de gamme parce que ces clients-là ne regardent pas trop le prix..." Aussi, ce jour-là, deux clients chinois, des hommes d’affaire, n’ont pas hésité à débourser l’équivalent de 13 000 euros chacun pour chauffer leurs maisons. "Premièrement, je recherche la qualité, indique l'un des deux. Je sais que c'est une vieille marque française et cela correspond aux besoins des clients haut de gamme en Chine. La France est une terre de luxe, c'est une valeur sûre." "La première chose, c'est la marque, complète le second. Je ne pense pas que le prix de la chaudière soit une préoccupation particulière pour moi. La qualité est prioritaire."

Autre secteur qui n’est pas affecté par les restrictions sanitaires, la décoration d’intérieur, à la façon française. Françoise Onillon, une Française directrice artistique à Pékin de grands promoteurs immobiliers, travaille d’arrache-pied :

"Avec cette interdiction de voyager, les riches Chinois ont senti le besoin de rechercher le luxe qu'ils trouvaient lors de leurs voyages en Europe et plus particulièrement en France."

Françoise Onillon

à franceinfo

"Je me retrouve avec des demandes incroyables, sourit-elle. Comme faire tout l'art de la table pour 18 personnes, c'est à dire l'argenterie, la porcelaine, le cristal. Ou encore celui qui veut un salon avec des meubles contemporains de créateurs ou une pièce unique et surtout qu'ils soient français. Je n'avais jamais eu autant de demandes !" La décoration à la française ici à Pékin fait généralement doubler le prix d’un appartement.

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