En Chine, Emmanuel Macron veut trouver "un espace de dialogue" après le voyage de Xi Jinping à Moscou
Pour la troisième fois, Emmanuel Macron se rend en Chine. Le président arrive mercredi 5 avril à Pékin. Il sera sur place jusqu’à vendredi matin, avant une étape à Canton, dans le Sud du pays. Cette visite est la première depuis la pandémie de Covid et le début de la guerre en Ukraine. Alors que la Chine resserre ses liens avec la Russie, le président veut tout faire pour éviter qu’elle ne soutienne activement Moscou.
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Pourtant, ces derniers mois, Emmanuel Macron se montrait beaucoup plus ambitieux. Le chef de l’État espérait faire de la Chine un médiateur dans le conflit. Mais Xi Jinping n’a toujours pas condamné l’invasion russe, et il s’est toujours bien gardé jusqu’ici d’échanger avec Volodymyr Zelensky. Surtout, le président chinois s’est rendu à Moscou il y a 15 jours, avec grande démonstration d’amitié et de soutien à la Russie. Emmanuel Macron est contraint de revoir ses ambitions à la baisse, et l’Élysée doit avertir face au pire : que Pékin fournisse des armes à la Russie, "une décision funeste", prévient un conseiller. En attendant, la présidence se borne à espérer trouver un hypothétique "espace de dialogue". D’autant qu’Emmanuel Macron ne veut pas reproduire l’échec des négociations avec Vladimir Poutine, juste avant l’invasion russe. Cette fois, Emmanuel Macron n’agit pas en solitaire. La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen, participera aux échanges demain avec Xi Jinping.
L'un des rares "à pouvoir échanger 6 à 7 heures avec le président Xi"
Faire évoluer Xi Jinping sur le conflit en Ukraine sera très difficile pour Emmanuel Macron. Peu d’observateurs s’attendent à des résultats tangibles, mais l’idée en creux à l’Élysée est d’expliquer qu’au moins le président aura essayé. Emmanuel Macron va échanger trois fois avec Xi Jinping durant ce court séjour : un entretien, un diner d’État et un dîner moins formel dans un lieu typique à Canton, vendredi soir. "Il est l’un des rares chefs d’État au monde à pouvoir échanger 6 à 7 heures avec le président Xi", se rengorge-t-on à l’Élysée. Mais, parmi ces rares chefs d’États, il y aussi Vladimir Poutine, "un ami" de Xi Jinping selon ses propres termes.
Plus prosaïquement, il y aussi les relations sino-européennes qui peuvent être un levier. La Chine a besoin de l’Europe comme débouché pour ses produits, pour ses investissements. On évoque la signature de plusieurs contrats, notamment dans l’aéronautique, au bénéfice de la France, preuve aussi qu’il ne s’agit pas non plus de trop brusquer Pékin, alors que la Chine reste le premier déficit commercial de la France.
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