A Shanghai, les couples divorcent pour investir dans l'immobilier
La mégalopole chinoise a connu une explosion du nombre de divorces, fin août, à cause de rumeurs concernant la réglementation des investissements dans l'immobilier.
Les couples qui divorcent se retrouvent souvent à devoir vendre leur logement, ou au moins à le quitter. A Shanghai, en Chine, certains divorcent au contraire pour pouvoir investir. Pendant quelques jours, fin août 2016, le nombre de séparations a même explosé, raconte le magazine économique chinois Caixin (en anglais). La législation sur les achats immobiliers et de récentes rumeurs de réforme explique cet étonnant boom des ruptures.
Le système est bien connu des couples chinois. Comme l'explique la BBC (en anglais), au regard de la fiscalité, un couple marié compte comme une seule personne (une seule unité fiscale). Or, en Chine, il est possible d'effectuer un premier achat immobilier avec un apport correspondant à 30% de la valeur du bien tout en bénéficiant d'une réduction de 10 % du taux d'intérêt. Pour acheter un deuxième bien, en revanche, il faut avancer 50% à 70% de la somme. En divorçant, même seulement sur le papier, les couples parviennent donc à bénéficier deux fois des conditions d'achat des primo-accédants.
#Shanghai residents queue to divorce amid worries about stricter real estate regulations https://t.co/uDckPpAsF1 pic.twitter.com/kXIHT5yy3p
— People's Daily,China (@PDChina) August 30, 2016
Dix fois plus de divorces depuis quelques jours
Dans un bureau de l'état civil du district de Jing'an, au cœur de Shanghai, "108 demandes de divorces ont été enregistrées", mardi 30 août, raconte le magazine Caixin, "contre moins de 10 par jour en temps normal". Les employés ont vite été débordés. En cause, une rumeur, lancée sur le réseau social WeChat quelques jours plus tôt, selon laquelle le gouvernement de Shanghai s'apprêtait à changer très prochainement la réglementation du marché immobilier. Les couples venus rompre leur union ces jours-ci ne voulaient pas rater le coche.
Cela peut sembler être une volonté de tricher, mais c'est surtout "une réponse à l'inquiétude de voir les prix des propriétés augmenter", explique le Wall Street Journal (en anglais). Pourtant, ces rumeurs ont eu l'effet inverse. En une semaine, les prix sont montés de 5,6% pour atteindre 43 600 yuans le mètre carré (environ 5 850 euros), soit aussi cher que dans certains quartiers de Paris. Et les démentis du gouvernement de Shanghai n'y changent rien, les agents immobiliers sont toujours débordés.
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