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Cessez-le-feu : la vie reprend doucement à Gaza

La vie reprend son cours des deux côtés de la frontière entre Gaza et Israël, après la trêve entrée en vigueur mercredi soir à 20h. Trêve apparemment respectée. Côté israélien, on doute pourtant de sa pérennité. Côté palestinien, on célèbre "une victoire".
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Suhaib Salem Reuters)

Les klaxons ont remplacé le fracas des raids israéliens. Les rues vides depuis huit jours ont retrouvé leur agitation. Les commerces ont rouvert. Les bateaux de pêche ont repris la mer. Seules les écoles resteront encore fermées jusqu'à samedi. Un semblant de vie normale, sous le vrombissement des drônes qui continuent de sillonner le ciel pluvieux de l'enclave, dans un décor d'après-guerre. Les familles gazaouies qui s'étaient terrées découvrent jeudi les ruines des cibles de l'armée israélienne. Les ONG sont inquiètes de l'impact psychologique du conflit sur les enfants et de l'approvisionnement de l'enclave en eau potable, suspendu pendant les combats. 

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Malgré les décombres pourtant, et les victimes des raids qui restent à inhumer, les drapeaux verts du Hamas, et jaunes du Fatah, ont envahi Gaza City. Pour le parti islamiste, et son frère ennemi, il s'agit de montrer que ce cessez-le-feu est "une victoire contre Israël ". Le 22 novembre a été décrété désormais jour férié. 

Selon plusieurs témoignages, quelques roquettes auraient été tirées de l'enclave palestinienne en dépit du cessez-le-feu. Mais le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh, a appelé l'ensemble des groupes armés à respecter cette trêve avec Israël. Le Hamas qui sort renforcé de cette semaine de conflit, car il affirme n'avoir perdu que très peu de ses militants dans les combats et parce que ses roquettes sur Jérusalem et Tel-Aviv ont montré sa nouvelle force de frappe. 

"En cas de tirs ou de provocations, nous reprendrons nos activités" (Ehud Barak)

Israël en revanche reste sur ses gardes. Ces quelques roquettes tirées jeudi matin depuis la bande de Gaza ont contribué à alimenter son scepticisme. Selon l'accord signé mercredi soir, des discussions doivent s'ouvrir sur la réouverture des points de passage vers la bande de Gaza, totalement bouclée depuis huit jours. Mais le ministre de la Défense Ehud Barak a prévenu à la radio israélienne : " Le cessez-le-feu peut durer neuf jours, neuf semaines ou plus, mais s'il ne tient pas, nous saurons quoi faire, et nous considérerons évidemment alors la possibilité de reprendre nos activités [militaires] en cas de tirs ou de provocations ".

Confirmation de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre, : "Nous sommes parés à l'éventualité que [le cessez-le-feu] ne soit pas tenu ". D'ailleurs 55 Palestiniens de Cisjordanie ont été arrêtés pour "activités terroristes " dans la journée. 

La semaine de conflit a été sanglante. Le bilan à Gaza fait état de 163 tués et 1.235 blessés, depuis l'élimination du chef militaire du Hamas, Ahmad Jaabari, le 14 novembre. Les Israéliens eux déplorent la mort de six personnes, dont deux soldats. Un millier de roquettes seraient tombés sur le sud d'Israël, atteignant parfois Tel-Aviv et Jérusalem. 

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