Ces militaires fidèles à Laurent Gbagbo ont été inculpés pour des crimes commis durant la crise post-électorale
L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) s'est également dite préoccupée par les conditions de détention de l'ex-président ivoirien.
L'ONU s'alarmait jeudi de la poursuite des exactions par des éléments de la nouvelle armée du président Alassane Ouattara.
Sur les 62 militaires pro-Gbagbo inculpés, 40 ont été placés en détention préventive, a déclaré à l'AFP le commissaire du gouvernement (procureur militaire) Ange Kessi.
Les chefs d'accusation retenus sont: "arrestation illégale, séquestration suivie de meurtre, recel de cadavre, viol, vol, violation de consignes, détention arbitraire, détournement de fonds aux fins d'achat d'armes et de recrutement de mercenaires, formation et entretien de miliciens".
Le président Ouattara a, le week-end dernier, "tendu la main" au camp adverse, spécialement aux exilés au Ghana. Mais les intéressés ont de nouveau exigé la libération de leurs compagnons et l'arrêt des poursuites.
Parallèlement à ces jugements, le responsable pour les droits de l'homme de l'Onuci, Guillaume Ngefa, s'est inquiété que, durant le mois écoulé, "26 cas d'exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires" et "85 cas d'arrestations arbitraires et de détentions illégales" aient été relevés. Ces "nombreuses" violations des droits de l'homme sont attribués des éléments identifiés par des habitants et des victimes comme appartenant aux Forces républicaines (FRCI), a-t-il précisé à l'AFP.
Composées alors essentiellement d'ex-rebelles nordistes, les FRCI ont, avec l'aide de la France, arrêté Laurent Gbagbo le 11 avril après quatre mois de crise post-électorale, dont deux semaines de guerre. Les Forces républicaines sont désormais le nom de la nouvelle armée, où les ex-belligérants sont en cours d'unification.
Si la sécurité s'est nettement améliorée, en particulier à Abidjan, les FRCI restent accusées d'exactions. M. Ouattara, qui a nommé de nouveaux chefs militaires, a d'ailleurs souhaité que les rangs de l'armée soient "assainis".
Par ailleurs, l'Onuci a exprimé "quelques préoccupations" sur les conditions de détention de l'ancien président, en résidence surveillée à Korhogo (nord).
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