Centrafrique: la tension retombée, la situation sanitaire inquiète
Retour au calme, à Bangui ? Si la situation est loin d'être revenue à la normale, la tension extrême des derniers jours a soudainement baissé, ce mercredi, dans la capitale centrafricaine aux avenues et quartiers écrasés par la chaleur. Contrairement aux dernières 48 heures, aucun pillage massif n'a été signalé dans la ville.
"Ce matin, les gens sortent massivement autour de chez moi", a raconté un habitant du quartier de Ben Zvi, non loin de la Primature. "Les gens ont faim. Ils doivent sortir ", commentait un autre.
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L'activité sur la base française n'a elle pas diminué. Olivier Poujade, l'un des correspondants de France Info en Centrafrique, racontait les allers et venues des soldats français : "Les patrouilles se sont multipliées ce mercredi matin : un roulement ininterrompu, des convois déployés dans toute la vielle, des opérations ciblées pour débusquer les armes ".
Air France reprend ses vols vers Bangui
Cette accalmie s'est confirmée au fil des heures. Quelques taxis ont même recommencé à circuler dans la capitale toujours survolée par des hélicoptères de combat français.
A Paris, la compagnie Air France a annoncé mercredi qu'elle reprenait jeudi ses vols vers Bangui, qu'elle avait suspendus mardi après la mort de deux militaires français dans la capitale de la Centrafrique.
Une situation sanitaire désastreuse
Mais si la tension est quelque peu retombée, la situation sanitaire inquiète les autorités. Sur place, les hôpitaux qui fonctionnent sont débordés et près de 30 à 40.000 personnes sont réfugiées près de l'aéroport réclamant des soins, de la nourriture.
Les conditions humanitaires sont tellement désastreuses que le Premier ministre Nicolas Tiangaye a lancé aujourd'hui un appel à l'aide de la communauté internationale : "Il y a urgence humanitaire à venir en aide à des centaines de milliers de personnes qui vivent dans la brousse, qui sont privées de tout, de soins, de nourriture ", a dit le Premier ministre.
Le Premier ministre s'est inquiété d'une famine à venir dans le pays. Selon lui, 400.000 personnes vivraient cachées dans la brousse à l'intérieur du pays, et celles-ci n'ont pas pu semer leurs champs.
"Au-delà des 400.000 déplacés internes, les Nations Unies estiment qu'il y a 1 millions 600.000 ayant besoin d'une aide humanitaire d'urgence. Cela représente un tiers de la population centrafricaine ", a également expliqué Nicolas Tiangaye.
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