Centrafrique : Amnesty International cible des criminels
La Centrafrique s’enfonce un peu plus dans le chaos. En début de semaine, dans le centre du pays, 26 civils ont été massacrés dans une église de Bambari, où ils s’étaient réfugiés par des ex-Sélékas. Les milices chrétiennes continuent, elles, de s’en prendre aux musulmans, qui ont quasiment disparus de la capitale. Ces enchainements de violence se déroulent dans une totale impunité. C’est le cœur du problème, selon Amnesty International qui sort un rapport précis et nominatif.
Des noms et des témoignages
Des dizaines de noms sont listés dans ce dossier. On y trouve des combattants de l’ex-Sélékas, l’ancienne rébellion à majorité musulmane. Certains sont bien connus, comme le commandant Nourédine Adam. Des noms de combattants chrétiens anti-Balakas figurent aussi sur la liste comme Levy Yaketé, il coulerait des jours tranquilles en France.
Les noms sont accompagnés de localisation et de dates d’exactions. La liste est accompagnée de récits de victimes et de témoins qui expliquent comment les auteurs de ces violences circulent en toute liberté ou bien s’évadent sans difficultés lorsqu’ils sont arrêtés.
Une liste justifiée par Amnesty International
La désignation nominative ne relève pas des habitudes des ONG et en particulier d’Amnesty International. Christian Mukosa, l’un des auteurs du rapport, s’explique :
"A des situations inhabituelles, des réponses inhabituelles. Ce qui est spécial avec la Centrafrique, c’est que ceux qui commettent des crimes le font au nez et à la barbe de tout le monde."
Pour contribuer à enrayer le cycle de l’impunité en Centrafrique, la mise en place de la Minusca est très attendue. La force de paix de l’ONU avec 12.000 hommes doit être déployée à partir du 15 septembre 2014.
A écouter►►► le reportage de Mathilde Lemaire
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