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"C'est notre mode de vie qui est menacé" : au Canada, les incendies menacent aussi les traditions des communautés autochtones

Les communautés autochtones voient leur culture et leurs traditions menacées par les incendies gigantesques qui ravagent le Canada depuis plusieurs mois.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un incendie dans la région de Baie Pénicouane au Québec, Canada, le 4 juin 2023. Photo d'illustration. (AUDREY MARCOUX / SOCIETE DE PROTECTION DES FORETS / VIA AFP)

Les feux au Canada ont déjà brûlé plus de huit millions d'hectares et ont des conséquences, en plus des fumées, sur les habitants, notamment là où vivent les communautés autochtones du nord du Québec, où des forêts entières brûlent tout près. Ils voient leur culture et leurs traditions menacées.

>> CARTE. Incendies au Canada : visualisez comment le panache de fumée s'est déplacé vers la France

Depuis début juin, la communauté Atikamekw d'Opitciwan est en état d'urgence. Les flammes n'ont pas atteint les habitants, mais touchent les territoires ancestraux, à une centaine de kilomètres de la réserve principale, Obedjiwan 28, située en Mauricie, au Québec. Ce qui inquiète toute de même Jean-Claude Mequish, le chef de la communauté du conseil des Atikamekw d'Opitciwan : "On a des chalets qui sont sur les territoires traditionnels, là où on pratique encore notre mode de vie ancestral, avec de la chasse au petit gibier. Mais il n'y a plus d'animaux. C'est quand même notre mode de vie qui est menacé."

Une forêt au cœur de l'identité autochtone

Un mode de vie ancestral pour tous les habitants : ceux-ci s'y rendent en effet plusieurs semaines par an afin de transmettre les traditions aux plus jeunes. S'il y a toujours eu des feux dans la forêt boréale, mais avec le dérèglement climatique, ils sont de plus en plus fréquents.

"Le mode de vie de plusieurs de ces communautés dépend d'écosystèmes qui sont diversifiés", explique Guillaume Proulx, doctorant à l'université du Québec qui étudie les bouleversements des liens des communautés cries avec leurs forêts.

"Donc si les feux deviennent plus fréquents, l'âge de la forêt deviendrait de plus en plus jeune. C'est ce qu'on craint le plus pour le mode de vie de ces communautés qui a déjà été fortement mis en danger par la colonisation, le colonialisme et le développement industriel."

Guillaume Proulx, doctorant à l'université du Québec

à franceinfo

Plusieurs communautés aimeraient être formées pour aider les pompiers et les autorités sur le terrain. Ces terres, qu'ils connaissent parfaitement, au cœur même de leur identité autochtone.

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