Incendies au Canada : les pompiers sont contraints d'allumer des "feux contrôlés"
Il faudra de la patience, insistent les pompiers de la Colombie-Britannique, au Canada, alors que des températures élevées, propices à la reprise des feux, sont attendues ce week-end. Notamment, dans la région de West Kelowna où près de 200 propriétés ont été détruites : dans cette ville de 30 000 habitants, les évacués rentrent chez eux au compte-goutte, secteur par secteur.
Et, parfois, se retrouvent face à de nouveaux feux… allumés cette fois-ci par les pompiers. Des "feux contrôlés", destinés à protéger la ville d'un retour de flammes ces prochains jours. La technique est bien connue des pompiers du monde entier, y compris en France. Le "brûlage dirigé" ou technique du contre-feu permet en effet de stopper l'avancée de flammes, qui, de fait, n'ont plus rien à brûler dans une zone préalablement définie, sécurisée et défrichée.
Dans les airs, la rotation des hélicoptères
Karen, par exemple, vient juste de rentrer chez elle. Sa maison en bois bleu n'a pas bougé. Un peu de cendres, seulement, dans les jardins du coin. Et dans les airs, toujours, la rotation des hélicoptères qui récupèrent de l'eau dans le lac voisin. "Être juste à la maison, c'est très émouvant, indique-t-elle. Et de voir aussi que notre quartier est toujours là, intact."
"J'étais inquiète ce matin quand j'ai vu la fumée et j'ai envoyé un message à mon mari, qui était à son travail pour lui dire 'Hé ! Il y a de la fumée ! Je vais préparer notre caravane à nouveau, pour être sûre qu'on soit prêts !' C'était en fait un "feu contrôlé"..."
Karenà franceinfo
Elle se dit fatiguée, épuisée. Au-dessus de sa tête, des hélicoptères passent et repassent faire le plein d'eau dans un lac tout proche. Près de ce feu contrôlé, des camions de pompiers stationnent. Ken se repose dans l'un d'entre eux : "Ce qu'ils essayaient de faire, c'est de brûler à l'avance, lentement, tout ce qui peut servir de carburant au feu, pour ne pas avoir à s'inquiéter de voir des feux soudain descendre par ce côté de la montagne", explique-t-il.
Le risque d'un retour d'incendie n'est pas écarté pour l'instant
Parce que le risque de voir le feu revenir n'est pas écarté, seule une partie des évacués de West Kelowna a pu rentrer. La maison de Bill se trouve juste à côté de ce feu préventif : "Qu'est-ce que vous voulez faire ? J'ai pris toutes mes photos, mes enfants, ma famille, sont en sécurité. Je ne peux rien faire ! Ce qu'ils ne veulent pas, c'est nous laisser rentrer trop tôt..."
"Tout le monde est déjà chamboulé d'avoir dû évacuer, et si vous rentrez trop tôt et que vous devez à nouveau fuir, là les gens vont se mettre en colère. Cela ne se ferait pas dans l'ordre, il y aurait de la panique."
Billà franceinfo
"Il faut aussi, poursuit Bill, que toute l'eau soit vérifiée et que les routes soient en état avant que quiconque ne puisse passer. Par ailleurs, dans ces quartiers, l'électricité a été coupée, le gaz aussi, lorsque le feu a commencé à se répandre..." "Des gens m'ont dit : quelle idée, aussi, de vivre dans les bois !, conclut Bill. Mais j'ai l'impression que ça brûle un peu partout dans le monde. Alors je préfère rester ici !"
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