Calais : une association d'aide aux migrants se saborde pour contraindre l'Etat

Après avoir distribué plus de 20 millions de déjeuners aux
migrants de Calais, 250 par jour, La belle étoile éteint ses fourneaux ce
jeudi. Les militants se disent "fatigués" mais ils revendiquent
surtout "un acte militant". "Depuis le fermeture de Sangatte, on
réclame la prise en charge des migrants. Cela fait dix ans qu'on obtient des
brindilles de tout ce qu'on demande. Et on se dit qu'au bout du compte, on est
train de faire un boulot qui ne nous appartient pas ", explique Monique
Delannoy, présidente de La belle étoile.

"C'est aux politique de trouver des solutions"

 La
belle étoile souhaite donc créer une urgence pour obliger les pouvoirs publics
à agir. A l'image de ce qu'ils ont dû faire sur les douches ou la permanence de
santé. "On a
constaté qu'on est plus là pour masquer le problème que pour trouver des
solutions rapidement. Cela fait dix ans qu'on maintient les populations migrantes
en évitant les débordements, en leur permettant d'avoir à manger (...). C'est
aux politiques de trouver des lieux d'accueil, de vraies solutions ", ajoute
Monique Delannoy.

Les
autres associations calaisiennes d'aide aux migrants ne comptent pas suivre l'exemple, même
si elles approuvent La belle étoile sur le fond. "La convivialité d'un repas premet d'avoir des échanges et permet parfois d'éviter des drames ", explique Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam. En attendant que l'Etat prenne le
relais, elles pourraient mutualiser leurs moyens pour assurer la distribution des
repas du midi.