: Reportage Présidentielle au Brésil : la communauté LGBT+ rassurée par l’élection de Lula qui "a les moyens d’unifier de nouveau la nation pour que l’on sorte de cette guerre"
D’une courte majorité, le Brésil a choisi de ne pas réélire un président plébiscité en 2018? connu pour son discours conservateur, religieux, misogyne et homophobe. Le retour de Lula à la tête du pays a fait renaître l’espoir des communautés LGBT+.
"Les minorités doivent s’incliner, sinon elles disparaissent". La menace était signée Jair Bolsonaro, pendant la campagne qui l’a conduit à son premier mandat en 2018. Quatre ans plus tard, sa vision des minorités et son rejet de la différence se sont imprimés dans le logiciel de ses partisans, comme cette femme qui déclare terrifiée : "Je ne veux pas que mon fils de 7 ans aille dans les toilettes avec des transexuels."
Du côté des membres de la communauté LGBT+, on sort en état de choc du passage par la présidence de Jair Bolsonaro. Son discours a fait d’eux des cibles faciles au quotidien, témoigne Bianca : "Le problème, c’est l’angoisse de dire qui l’on est."
"Je suis lesbienne et j’ai passé les quatre dernières années avec la peur au ventre."
Biancaà franceinfo
"Toutes les violences racistes, misogynes, se sont aggravées car le président les soutenait, dénonce Bianca. Ça ne va pas disparaître mais je pense que le président Lula a les moyens d’unifier de nouveau la nation pour que l’on sorte de cette guerre", espère-t-elle.
Dès son élection dimanche soir, Lula s’est engagé à rétablir la solidarité, l’acceptation des différences, l’amour du prochain dans la société brésilienne.
"Nous ne voulons pas de haine, de discorde": les mots de #Lula qui se veut rassembleur d'une société brésilienne divisée, après avoir voté ce matin dans un collège de San Bernardo de Campo au sud de San Paulo. #EleccionesEnBrasil pic.twitter.com/1WAjSoA65v
— Gilles Gallinaro (@GallinaroG) October 2, 2022
Son retour est un soulagement pour Ribero. "Lula est le premier à avoir parlé des gays et c’était la première fois de ma vie que quelqu’un a dit que j’avais les mêmes droits que n’importe qui", confie le jeune homosexuel, né dans un petit village.
Au cours des précédents mandats de Lula, en 2003, puis 2010, Ribero s’est senti un citoyen comme n’importe quel autre. Mais en 2019, Jair Bolsonaro a exclu les représentants LGBT+ du périmètre de son super ministère de la famille et des droits de l’homme dirigé par une femme politique évangélique, laissant cette minorité sans aucun interlocuteur auprès des institutions fédérales.
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