: Reportage Lula réélu président du Brésil : "Un homme comme lui ne naît qu’une fois tous les 300 ans"
Pour bien comprendre l’affection de plus de la moitié des Brésiliens pour Lula, réélu dimanche soir pour un troisième mandat présidentiel, il faut se rendre au syndicat des ouvriers métallurgistes de Sao Bernardo do Campo au sud de Sao Paulo, où il a fait ses premiers pas en tant que leader de la gauche brésilienne.
"C’est un grand homme !", s’exclame Zelinha. On ne peut pas la manquer. Cette fan du président Lula, réélu dimanche pour un troisième mandat avec 50,9% des voix, n’abandonne jamais le comptoir de la cafétéria du Syndicat des métallurgistes de Sao Bernardo do Campo, au sud de Sao Paulo, la capitale économique du Brésil. "Lula pour moi, c’est comme un père. S’il voit un laissé pour compte dans la rue, il le prend dans ses bras et l’embrasse. Un mendiant ? Il l’embrasse ! Toi, tu les embrasserais ?", provoque Zelinha.
En 1975, le jeune homme arrivé du nord-est du Brésil que Zelinha avait pris sous son aile, est devenu à l’âge de 30 ans, au cœur d’un pays sous l’emprise de la dictature, le président du syndicat. Gijo, l’ancien compagnon de lutte, a vu Lula faire ses premiers pas.
"Je l’ai vu parler à 100 000 travailleurs sur une table, sans micro, juste à la voix."
Gijo, un ancien compagnon de lutte de Lula au syndicat des ouvriers métallurgistesà franceinfo
"Tout le monde discute, raconte Gijo. Il commence à parler et d’un coup, le silence. L’énergie positive qu’il a ! Dieu a toujours illuminé Lula".
Dans le hall, sur le mur principal visible à chacun des trois étages du syndicat, de gigantesques portraits dont celui de Lula qui trône au centre de cette galerie où l’on peut apercevoir Gandhi, Mandela… D’anciens défenseurs de la paix persécutés sur leur propre territoire pour avoir osé défendre les citoyens les plus modestes. "J’ai l’habitude de dire qu’un homme comme lui ne naît qu’une fois tous les 300 ans, déclare Moïses Selerges, l’actuel président de la Maison des métallos. Parce qu’avec tout ce qu’il a traversé depuis sa naissance, son enfance où il n’avait pas de quoi manger, la prison deux fois dont la dernière pendant 580 jours et arriver à gouverner l’un des plus grands pays au monde pour la troisième fois, même la science ne pourrait pas l’expliquer".
Au syndicat, il est inconcevable d’écorcher, ni même d’effleurer l’image de Lula. À 77 ans, son retour au premier plan de la politique brésilienne suffit à prouver la singularité du leader naturel qu’il a toujours été.
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