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"Il va falloir lutter, mais ça va être dur" : déception et inquiétude au Brésil dans le camp Haddad après l'élection de Bolsonaro

Après la victoire du candidat de l'extrême droite à la présidentielle au Brésil, son adversaire a lancé, dimanche, un appel à la résistance. Mais ses partisans, très déçus, ont du mal à y répondre.  

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le candidat à la présidentielle au Brésil, Fernando Haddad, du Parti des travailleurs, après l'annonce de sa défaite. (NELSON ALMEIDA / AFP)

Au Brésil, à Sao Paulo, les tambours et les feux d’artifice ont résonné jusque tard dans la nuit, pour fêter la victoire de Jair Bolsonaro, dimanche 28 octobre, à la présidentielle. Des milliers de personnes ont envahi l’avenue Paulista, l’artère la plus fréquentée de la capitale économique du pays. Mais dans le camp du perdant, Fernando Haddad, un sentiment d'abattement domine. 

Une défaite cruelle

Le candidat du Parti des travailleurs (PT), Fernando Haddad, a remercié les 45 millions de Brésiliens qui ont voté pour lui. Il les a appelés à résister. Mais le cœur n’y est pas. "Je suis très mal, a réagi Rosario. Je suis la première personne de ma famille à être allée à l’université. C'est grâce à la politique des quotas de Lula." La jeune femme, abattue, se montre inquiète. "La communauté noire est déjà très vulnérable dans ce pays, ça va empirer. En fait, je n’arrive pas à décrire la douleur qui m’habite. Il va falloir lutter, mais ça va être dur", poursuit-elle, après la victoire du candidat nostalgique de la dictature militaire. 

Un appel à rassembler les forces

La lutte et l'autocritique, répond José Eduardo Cardozo, ministre de la Justice sous la présidente de gauche avec Dilma Rousseff, entre 2011 et 2016. Le PT a été sanctionné par ses électeurs en raison de la corruption, a-t-il expliqué, mais pas seulement. "Je crois que l’on s’est éloigné de notre base, de la société civile. Avec le temps, on a arrêté d’écouter les gens, leurs questions, leurs problèmes, a déclaré l'ancien ministre. Les bonnes choses que l’on a faites, il faut les conserver et puis les autres, il faut les oublier. On doit se renouveler. Il faut tout repenser pour avancer."

Pour lui, le PT, auquel il a adhéré en 1989, doit se relever et rassembler ses forces pour défendre les valeurs démocratiques.

Au Brésil, la déception des partisans de Fernando Haddad. Reportage de Sandrine Etoa Andegue

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