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Brésil : la justice ouvre une enquête sur des accusations d'ingérence judiciaire visant le président Bolsonaro

Peu après sa démission, l'ancien ministre de la Justice de Jair Bolsonaro, Sergio Moro, a accusé le chef de l'Etat d'obstruction.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Sergio Moro discute avec Jair Bolsonaro, le 29 août 2019, à Brasilia (Brésil). (EVARISTO SA / AFP)

Le tribunal suprême fédéral du Brésil a ordonné, lundi 27 avril, l'ouverture d'une enquête préliminaire sur des accusations d'"ingérence" dans des affaires judiciaires visant le président Jair Bolsonaro, formulées par son ancien ministre de la Justice, Sergio Moro. Sept infractions pourraient avoir été commises, dont l'obstruction à la justice.

Une telle enquête pourrait ouvrir la voie soit à une procédure de destitution contre le chef de l'Etat, soit à des poursuites pour dénonciation de délit imaginaire contre l'ex-ministre, champion de la lutte anticorruption. Selon la justice, les infractions reprochées au président semblent avoir "un lien étroit avec l'exercice des fonctions présidentielles", ce qui exclut qu'il fasse valoir une immunité.

Sergio Moro, ministre populaire auprès d'une opinion publique écoeurée par la corruption du pouvoir politique, a démissioné vendredi après le limogeage d'un de ses hommes de confiance, le chef de la police fédérale.

Un long chemin avant une éventuelle destitution

Dans la foulée, il avait montré à la télévision un échange sur la messagerie WhatsApp où le chef de l'Etat semblait exercer sur lui des pressions. Des médias brésiliens ont rapporté que l'ancien juge avait conservé des captures d'écran de messages qui pourraient incriminer le président.

Si le parquet devait trouver des éléments accusant Jair Bolsonaro, il incomberait à la Chambre des députés d'autoriser le tribunal suprême fédéral à ouvrir une enquête formelle. Et si cette enquête formelle devait confirmer les soupçons, le Congrès devrait se prononcer sur l'ouverture d'une procédure de destitution.

Le président d'extrême droite continue de fortement diviser les Brésiliens. D'après un sondage, 45% d'entre eux pensent que le Congrès devrait ouvrir une procédure de destitution et 48% qu'il ne devrait pas.

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