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Bolivie : des drapeaux français brûlés après l'imbroglio autour du vol d'Evo Morales

Une centaine de manifestants ont brûlé mercredi des drapeaux français à La Paz en Bolivie, et jeté des pierres contre l'ambassade de France. Le Parlement bolivien indique également qu'il va demander le renvoi de trois ambassadeurs européens, dont celui de la France. Une réaction au refus temporaire de la France de laisser le président bolivien Evo Morales survoler son espace aérien. Une rumeur indiquait qu'Edward Snowden se trouvait à bord. Mercredi soir, Paris présente ses "regrets".
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (David Mercado Reuters)

L'affaire Snowden a décidément des conséquences inattendues. Mercredi, dans la capitale bolivienne, La Paz, des centaines de manifestants ont brûlé des drapeaux français et jeté des pierres sur l'ambassade de France. Des vitres ont été brisées alors que la police s'est repliée face aux protestataires. "France, fasciste, hors de Bolivie ! ", scandaient des manifestants tandis que d'autres brandissaient des pancartes indiquant "France hypocrite, France colonialiste ". Ils dénonçaient en fait le refus de la France de laisser le président Evo Morales franchir son espace aérien, dans le nuit de mardi à mercredi. 

Paris présente ses "regrets"

Le président bolivien s'est en effet retrouvé coincé pendant 13 heures à Vienne, après que la France, le Portugal, l'Espagne et l'Italie ont interdit à son avion de pénétrer dans leur espace aérien. Pourquoi ? Parce qu'ils suspectaient la présence d'Edward Snowden à bord. Pour tenter de calmer la situation, mercredi soir, le président français François Hollande a indiqué qu'il avait autorisé le survol de la France dès qu'il avait appris qu'Evo Morales était dans l'avion. Paris a également présenté ses "regrets". Dans la soirée, les Etats-Unis ont demandé l'extradition de Snowden s'il entre dans le pays.

"Un affront fait à l'Amérique latine", réunion d'urgence

Edward Snowden, l'ex-consultant de la NSA est activement recherché par les Etats-Unis, pour avoir divulguer de nombreuses informations sur le programme de surveillance américain Prism. Il a demandé l'asile à de nombreux pays mais serait toujours réfugié dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou. Mercredi Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, a demandé à l'Europe de l'accueillir.

Toute cette affaire a créé un imbroglio diplomatique, la Bolivie accusant l'Autriche d'avoir "kidnappé " le président bolivien. Le président équatorien Rafael Correa a de son côté demandé une réunion d'urgence des dirigeants des pays de l'Union des nations sud-américaines (Unasur), dénonçant un "affront fait à l'Amérique latine ". Cette réunion aura lieu jeudi à Lima. Un sommet extraordinaire sera par ailleurs organisé à Cachabamba, en Bolivie, à une date qui reste à définir.

Le Parlement bolivien veut demander le renvoi de trois ambassadeurs européens 

Et la crise semble loin d'être éteinte, puisque le Parlement bolivien a indiqué mercredi qu'il allait demandé l'expulsion du pays des ambassadeurs de France, du Portugal et d'Italie. "Jeudi, nous allons solliciter la chancellerie pour qu'elle déclare  personae non gratae " ces trois ambassadeurs "par respect pour les Boliviens et  plus que tout pour la vie d'un président ", a annoncé un député de la majorité.

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