Birmanie : la junte avertit les manifestants qu'ils risquent de mourir
Trois semaines après le putsch du 1er février, la mobilisation contre la junte ne faiblit pas : des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche.
La junte birmane durcit le ton, après un week-end de violences sanglantes. Les militaires ont averti les manifestants qu'ils risquaient de mourir s'ils protestaient contre le coup d'Etat qui a renversé Aung San Suu Kyi le 1er février. Ce qui n'a pas dissuadé des milliers de personnes de descendre à nouveau dans les rues lundi 22 février. "Les manifestants sont en train d'inciter les gens à se lancer sur la voie de la confrontation où ils périront", indiquait un communiqué en birman lu sur la chaîne publique MRTV.
>> L'article à lire pour comprendre la situation et les tensions en Birmanie
Le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'Homme en Birmanie s'est dit profondément inquiet par ces menaces. "Avertissement à la junte : contrairement à 1988, les agissements des forces de sécurité sont enregistrés et vous devrez rendre des comptes", a-t-il prévenu sur Twitter.
Deeply concerned w an ominous public warning by the junta that protesters are "inciting the people" to "a confrontation path where they will suffer the loss of life". Warning to the junta: Unlike 1988, actions by security forces are being recorded & you will be held accountable. pic.twitter.com/1VGa3lWvqS
— UN Special Rapporteur Tom Andrews (@RapporteurUn) February 22, 2021
Selon l'Association d'aide aux prisonniers politiques, 640 personnes ont été arrêtées depuis le putsch. Parmi les personnes ciblées figurent notamment des cheminots, des fonctionnaires et des employés de banque qui ont cessé de travailler par solidarité avec l'opposition. La junte s'est par ailleurs attaquée aux communications en restreignant drastiquement l'accès à internet.
L'escalade des tensions a provoqué de nouvelles condamnations internationales, dénoncées dimanche soir par le ministère birman des Affaires étrangères comme une "ingérence flagrante". Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne doivent se réunir lundi pour discuter d'éventuelles sanctions.
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