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Assassinat des deux journalistes de RFI : un an après, les familles refusent l'oubli

Il y a un an, jour pour jour, nos deux confrères de RFI, la journaliste Ghislaine Dupont et le technicien Claude Verlon étaient assassinés au Mali. L'enquête est trop lente pour les familles.
Article rédigé par Elodie Forêt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Claude Verlon et Ghislaine Dupont assassiné il y a un an au Mali © REUTERS | Jacky Naegelen)

 Le 2 novembre 2013, les corps de nos deux confrères de RFI  sont retrouvés près d'un pick-up abandonné, dans le désert , par la force Serval. Ils ont tous les deux été abattus.

 

Quelques mois plus tard, en avril, une information judiciaire est ouverte. L'instruction en France est menée par trois juges du pôle antiterroriste dont Marc Trevidic. Une enquête complexe et  lente. Trop lente pour les familles et amis de Ghislaine et Claude qui n'ont toujours quasiment aucune réponse. Et qui craignent par-dessus tout le silence, l'oubli médiatique.  Alors, il y a trois jours, les amis de Ghislaine Dupont ont organisé une conférence de presse comme une piqure de rappel. L'une des première à prendre la parole, c'est Marie-Solange Poinsot, la maman de Ghislaine. Elle ravale ses larmes : "Envers et contre tout je voudrais qu'on n'oublie pas parce que toute mort est exceptionnelle mais celles-là étaient quand même monstrueuses ".

Assassinat des deux journalistes de RFI : un an après, les familles refusent l'oubli - reportage Elodie Forêt

 

Des morts monstrueuses, et des coupables envolés

Un nom est pourtant évoqué depuis un an, celui d'un touareg relié à AQMi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Pierre Yves Schneider, amie de longue date de Ghislaine et porte- parole de l'association. "S'il y a un coupable véritablement prouvé il est déjà loin. Ce qui est étonnant aussi c'est qu'on prononce le même nom depuis un an. On sait que dans le pick-up il y a avait plusieurs personnes.  Et qu'il y avait plusieurs pick-up… "

 

Il y a encore des pistes a explorer, les relevés téléphoniques, les traces ADN. Et puis surtout, tous ont confiance en Marc Trévidic, le juge d'instruction en charge du dossier donc depuis avril. Le juge a notamment promis d'interroger les militaires.

Secret-défense et loi du silence

 Parmi les zones d'ombre que l'armée pourrait éclairer, cette incohérence horaire : de nombreux témoins ont appris la mort des deux reporters 20 minutes avant la découverte des corps par la force Serval. Malheureusement,  les juges risquent de se heurter au secret-défense. Pour l'instant, les juges maliens comme français ne peuvent pas se rendre à Kidal,

c'est trop dangereux, trop instable. Et la loi du silence règne. 

Les yeux rivés vers le Mali et ces pourparlers, les proches des deux reporters vont donc devoir faire preuve de patience et espérer que Laurent Fabius disait vrai quand mercredi il a affirmé que l'enquête était entrée dans une phase décisive.

 

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