Vietnam: des milliers d’arbres sauvés de l’abattage grâce aux réseaux sociaux
Dans cette ville de six millions d'habitants connue pour son côté provincial, son «quartier français» et ses boulevards verdoyants, une petite manifestation a aussi été organisée le 20 mars 2015, avec slogans et pancartes. Un fait exceptionnel au Vietnam où le régime autoritaire est peu enclin à laisser libre cours à l’expression publique. Mais le résultat est là : «Le maire de Hanoï a demandé l’arrêt de l’abattage des arbres», a indiqué le journal en ligne VnExpress.
Pour justifier son intention de tronçonner ces milliers de végétaux, la mairie avait avancé des raisons de sécurité sur la voie publique et annoncé un plan d’aménagement de 3,4 millions de dollars. Auparavant déjà, elle n’avait pas hésité à déraciner les arbres tordus ou penchés pour les remplacer par des essences plus disciplinées. Mais la population ne l’a cette fois pas entendu de cette oreille, d’autant qu’elle soupçonne fortement les autorités de vouloir tirer profit de la vente du bois. «De nombreux arbres de la ville sont centenaires et leur bois est très précieux», estime le quotidien Thanh Nien.
Les manifestants, pour arriver à leurs fins, ont profité de la décision du Premier ministre Nguyen Tan Dung de ne plus empêcher ses concitoyens d’accéder à Facebook car, a-t-il reconnu, c’est «impossible». Dans un pays communiste à parti unique où les blogueurs «déviants» sont envoyés en prison, l’arrivée des réseaux sociaux a fait l’effet d’une dangereuse invasion. Mais plutôt que d’essayer des les bâillonner, le gouvernement a finalement préféré les investir aussi afin d’y diffuser «l’information exacte».
On peut imaginer qu'au bout du compte, l'internaute y gagne. Le Vietnam détient aujourd'hui l'un des taux d'habitants connectés à Facebook les plus élevés au monde: un tiers des 90 millions d'habitants dispose d'une page sur le site créé par Marc Zuckerberg.
A Hanoï, en tous cas, le réseau a permis aux manifestants d'avoir gain de cause. Une première victoire.
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