Japon : un grand scientifique impliqué dans le scandale des cellules Stap s'est pendu
Yoshiki Sasai, spécialiste des cellules souches, a été retrouvé mardi sur son lieu de travail.
Pris dans la tourmente du scandale des cellules Stap, l'éminent biologiste japonais Yoshiki Sasai, s'est pendu, mardi 5 août, au Centre de biologie de l'institut de recherche public Riken, à Kobe (Japon). "C'est un homme à la pointe de la recherche cellulaire qui a disparu et de ce point de vue, c'est une grande perte", a réagi un responsable du ministère de la Science.
Spécialiste des cellules souches, Yoshiki Sasai a été découvert dans la matinée par un employé du laboratoire puis transporté à l'hôpital où son décès a été officiellement confirmé deux heures plus tard. Quatre lettres ont été retrouvées près de son corps et sur le bureau de sa secrétaire.
Accusé d'avoir laissé passer des images contrefaites
L'histoire avait pourtant bien commencé : le professeur Yoshiki Sasai épaule une jeune et brillante chercheuse, Haruko Obokata, qui fait une découverte scientifique extraordinaire, les cellules Stap. Ces dernières sont censées avoir d'étonnantes propriétés de pluripotence recouvrée grâce à un procédé chimique inusité.
Ces cellules revenues au stade indifférencié et susceptibles d'évoluer en différents tissus et organes pouvaient constituer une révolution pour la médecine régénérative. Maix quelques jours après la publication de ses travaux dans la prestigieuse revue scientifique britannique Nature, des doutes émergent sur les images associées à sa communication scientifique. Après enquête, l'intéressée a reconnu avoir retouché des visuels et les articles supprimés.
A la décharge de sa protégée, Yoshiki Sasai avait expliqué lors d'une conférence de presse en avril que, selon lui, "si l'hypothèse des cellules Stap n'existait pas, plusieurs phénomènes observés ne seraient pas facilement explicables", laissant entendre qu'il croyait en la possibilité de leur existence. Accusé de n'avoir pas détecté les "contrefaçons" dans les données présentées par la chercheuse, le scientifique était très affecté par le scandale, selon ses proches.
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