Timor oriental: le difficile pardon
Entre l'invasion du Timor oriental par son voisin indonésien en 1975, juste après le départ de la puissance coloniale portugaise, et l'envoi par l'ONU d'une force multinationale de maintien de la paix en 1999, 183.000 Timorais ont perdu la vie, selon le rapport de la Commission pour la réception, la vérité et la réconciliation (CAVR), remis en 2005 au Parlement timorais.
Plusieurs organisations humanitaires réclament depuis des années la création d'un tribunal international pour juger les responsables des exactions, souvent qualifiées de «génocide». Mais, depuis l'indépendance acquise le 20 mai 2002, après trois années de mandat de l'ONU, les responsables politiques de ce micro-Etat ont jusqu'ici privilégié la réconciliation, au nom d'une certaine «realpolitik», avec le puissant voisin indonésien.
AFP, le 13 juin 2012
Le pragmatisme affiché par les autorités du Timor vise à maintenir de bonnes relations avec un partenaire incontournable. La part de l'Indonésie dans les importations timoraises au premier semestre 2011 s'est établie à 34,9%, selon le ministère timorais des Finances. Mais ces considérations économiques ne font pas l'unanimité.
Sur les 391 suspects inculpés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité par une unité spéciale de l'ONU (Serious Crimes Unit), seuls quelques-uns ont été condamnés. Près de 300 d'entre eux, souvent d'anciens miliciens ayant travaillé pour le compte de l'armée indonésienne, ont trouvé refuge en Indonésie où ils circulent librement.
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