Tibet : forte pression sur le Toit du monde
Près d'un an après les émeutes de Lhassa et des provinces voisines de la région autonome, les forces de l'ordre sont en état d'alerte à la veille des congés. Les festivités du Nouvel An coïncident, qui plus est, avec le 50e anniversaire de la fuite du dalaï-lama, qui vit en exil en Inde depuis le soulèvement avorté de 1959 contre la souveraineté chinoise. La police chinoise a découvert des explosifs sous un pont de la préfecture de Changdu, au Tibet.
Le dalaï lama, le chef spirituel tibétain, a mis en garde contre une répression chinoise. "La campagne de représailles a été relancée au Tibet et il y a une forte présence des forces de sécurité et des forces armées (...) dans tout le Tibet", affirme le responsable religieux en exil en Inde. "En particulier, des restrictions spéciales ont été imposées dans les monastères (...) et des restrictions ont été imposées sur les visites des touristes étrangers", écrit-il dans ce message rendu public à Bylakuppe, ville du sud de l'Inde, où résident des milliers de Tibétains en exil.
"Les autorités ont demandé aux agences de tourisme de cesser d'organiser des voyages pour les étrangers jusqu'au 1er avril", a indiqué une employée à Lhassa d'une agence officielle, sous le couvert de l'anonymat. Cette interdiction pour les étrangers de se rendre sur le "Toit du monde" a été confirmée par un hôtel de Lhassa, la capitale tibétaine, et trois agences de voyage de la ville de Chengdu, dans la province voisine du Sichuan, qui organisent habituellement des excursions au Tibet.
Plus de 200 Tibétains ont été tués au cours des manifestations de mars 2008 qui coïncidaient avec le 49è anniversaire du soulèvement anti-chinois du 10 mars 1959, selon des exilés tibétains. Pour sa part, Pékin a accusé des "émeutiers" tibétains d'avoir tué 21 personnes.
Caroline Caldier avec agences
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