Thaïlande : la méduse, nouvelle star des assiettes et espoir des pêcheurs
Les méduses, qui prolifèrent dans toutes les mers et océans, pourraient être les grandes gagnantes du bouleversement climatique. En Thaïlande, elles rapportent désormais plus que les poissons, et une véritable industrie se met en place.
L'avenir de l'industrie de la pêche se joue peut-être en ce moment à Satun, en Thaïlande. Comme chaque matin, Sompong Tid Eur et Manop Tae Aree prennent la mer. Leur spécialité ? La méduse, destinée à remplacer le poisson dans nos assiettes. "Elles sont à la surface. Il nous suffit de les pêcher", explique Sompong Tid Eur, qui précise que seules "certaines variétés sont comestibles". Elles sont parfois des centaines dans l'eau. Dans ces mers presque vidées de leurs poissons, c'est désormais la seule espèce qui peut encore faire vivre les habitants. "Il n'y a plus de calamars, plus de crevettes, plus de crustacés", confirme Manop Tae Aree, qui gagne entre 25 et 35 euros par jour grâce aux méduses.
Une véritable industrie en Thaïlande
La méduse devient une véritable industrie en Thaïlande. Une fois les tentacules coupés, le reste de l'animal est sectionné en tranches. Riches en glucides et en protéines, les méduses sont également réputées pour leur teneur en collagène, bon pour la pression artérielle. Les marchés asiatiques sont séduits. "Nos marchés principaux sont le Japon, la Corée du Sud, la Chine et aussi les États-Unis, mais uniquement les communautés asiatiques américaines", précise Pisit Suwanchai, directeur général de Manachai Food and Trading.
Près de 3 tonnes de méduses sortent chaque jour de l'usine, pour un chiffre d'affaires annuel de plusieurs millions d'euros. Les ventes ont doublé en dix ans. Dans les grandes villes asiatiques, comme à Bangkok, elles sont cuisinées sous des formes assez variées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.