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Tamouls : manifestation à Paris contre les combats au Sri Lanka

Une manifestation a dégénéré hier soir à Paris près de la gare du Nord. 210 personnes ont été interpellées et 164 placées en garde à vue. Plusieurs centaines de Tamouls originaires du Sri Lanka s’étaient réunis en début de soirée pour demander un cessez-le-feu dans ce pays où l'armée affronte le groupe armé des "Tigres" du LTTE…
Article rédigé par franceinfo
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Le rassemblement près de la gare du Nord a donné lieu à des débordements : des vitres de bus ont été brisées, un scooter incendié (voir article associé). Richard, fils d’immigré tamoul, regrette que la manifestation ait dégénéré de la sorte, mais il fallait se faire entendre, expliquait-il hier soir au micro de France Info. " Il faut que les gens comprennent pourquoi on est là et pourquoi on crie. On veut un cessez-le-feu là-bas pour que nos familles arrêtent de mourir ", a déclaré le manifestant.

Des manifestants qui protestaient en effet contre l'intervention de l'armée sri lankaise contre les rebelles tamouls. La communauté tamoule est liée à l'Etat indien du Tamil Nadu et réclame l'indépendance d'une partie du Sri Lanka, où ils ne subiraient plus de discriminations exercées par le gouvernement à majorité cingalaise. Le gouvernement refuse. En 1983, les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) décident alors de prendre les armes, déclenchant une véritable guerre civile.

Après plus de 20 ans de conflit, le gouvernement sri-lankais entend aujourd’hui éliminer la dernière poche de résistance tamoule , une zone de guerre s'étendant sur 20 kilomètres carrés dans le nord-est de l’île. Une zone où se trouvent aussi 70.000 à 100.000 civils et à laquelle n'a accès que le Comité International de la Croix Rouge.

Ces derniers jours, des dizaines de milliers de ces civils ont fui les combats qui font rage, ce qui devraient "porter à environ 100.000 le nombre de personnes vivant dans des camps", a précisé la porte-parole du Programme alimentaire mondiale (PAM), Emilia Casella. Otages d’un conflit dont ils sont les "boucliers humains", d’autres sont toujours bloqués dans le dernier périmètre défendu par la guérilla tamoule. Un millier d’entre eux auraient été tués dans l'offensive des forces gouvernementales, ont affirmé aujourd’hui les rebelles. L'armée a démenti ces informations.

Cécile Mimaut, avec agences

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