Sri Lanka : la restitution de terres aux déplacés, un pas vers la réconciliation
Jusqu'à 100.000 déplacés vont recevoir des terres, a affirmé à l’AFP le 3 janvier 2016 le président sri-lankais. «C'est un chiffre ambitieux, mais je ferai en sorte que toutes les personnes déplacées» à l'intérieur du pays «reçoivent des terres pour y construire leur maison», a précisé Maithripala Sirisena qui a conclu : «Je mets en place le mécanisme qui permettra de boucler ce programme dans les six prochains mois.»
Le président élu en janvier 2015 a du pain sur la planche. Selon lui, l'Etat va donner dans les six mois à venir ces terres aux civils déplacés par la guerre dans les provinces du nord, de l'est et du nord-ouest (dans la région côtière du Puttalam) de cette île de l’océan Indien, située au sud-est de l'Inde. Il veut également libérer des terres occupées par l'armée, principalement dans ces anciennes zones de guerre (au Nord, on compterait un militaire pour six habitants). L’armée s’y est en effet reconvertie dans des activités économiques, notamment touristiques, comme le décrit le site du Temps.
Sri Lanka president Maithripala Sirisena pledges land for 100,000 war victims pic.twitter.com/W469PGNjGp
— TIMES NOW (@TimesNow) January 3, 2016
Autant de mesures qui vont dans le sens d’une réconciliation, six ans après la fin de la guerre civile sur laquelle revenait en février 2015 Adrien le Gal pour Le Monde : «De fait, depuis son arrivée au pouvoir, Maithripala Sirisena a multiplié les gestes en faveur d’un réexamen critique des crimes du passé : début de restitution des terres confisquées par l’armée en 2009, constitution d’une liste des prisonniers politiques tamouls, enquête sur l’existence de camps de prisonniers…»
La communauté internationale salue les efforts de Maithripala Sirisena pour rendre leurs terres aux déplacés d'un des conflits les plus longs et sanglants d'Asie (au moins 100.000 morts entre 1972 et 2009, selon l’ONU). Mais dans le même temps, elle accentue la pression pour que le président sri-lankais accélère la réconciliation dans un pays de 20 millions d’âmes ethniquement divisé entre une minorité tamoule, hindoue et chrétienne, et une majorité cinghalaise (75%), essentiellement bouddhiste.
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