Que peut faire la défense de Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie ?
Son dernier recours a été rejeté par la Cour suprême indonésienne. Explications avec Raphaël Chenuil-Hazan, de l'association Ensemble contre la peine de mort.
Serge Atlaoui attend toujours dans le couloir de la mort. La Cour suprême indonésienne a rejeté, mardi 21 avril, l'ultime recours du Français condamné à la peine capitale pour trafic de drogue. Le dossier glisse désormais sur le terrain diplomatique, Paris ayant convoqué, mercredi, l'ambassadeur indonésien en France. "Concrètement, aux yeux de la loi indonésienne, Serge Atlaoui est arrivé au bout du parcours judiciaire", confirme Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général de l'association Ensemble contre la peine de mort.
Ses avocats n'ont guère de latitude pour tenter de faire changer la donne. Contacté mardi, Richard Sédillot reconnaissait ne pas avoir de plan précis sur la question. Pour gagner du temps, la défense de Serge Atlaoui peut se reposer sur un recours restant en suspens au tribunal administratif. Il concerne la demande de grâce rejetée par le président indonésien, un refus "qui n'avait pas été motivé", explique Raphaël Chenuil-Hazan. Mais il ne s'agira que de "repousser les délais" et n'empêchera pas l'exécution du Français.
"Il faut faire pression sur le gouvernement indonésien"
La loi indonésienne prévoit aussi la possibilité d'avoir un second recours en révision du procès. Mais, là encore, "cela reste une décision assez rare et, surtout, elle n'est pas suspensive", observe-t-il. Serge Atlaoui pourrait donc être exécuté en dépit d'une telle demande.
Pour Raphaël Chenuil-Hazan, le sort du Français se trouve désormais entre les mains du gouvernement et du président français. "La peine de mort est instrumentalisée en Indonésie. Cette question politique, il faut la ramener sur le devant de la scène et faire pression pour mettre le gouvernement indonésien dans l'embarras afin qu'il soit obligé de trouver un compromis", préconise-t-il.
Lors d'une conférence de presse, François Hollande a de nouveau lancé un appel pour "qu'il n'y ait pas cette exécution, qui serait dommageable pour l'Indonésie (...) et pour tout le monde". L'association Ensemble contre la peine de mort appelle donc à la mobilisation des Français et organise un rassemblement, samedi 25 avril à 15 heures, à Paris.
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