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Risque de fusion à la centrale atomique de Fukushima

C'est le scénario redouté par les experts ces derniers jours : la fusion du combustible nucléaire. Avec le séisme et le tsunami, les circuits de refroidissement des réacteurs de cette centrale tombent en panne les uns après autres. Les Japonais tentent donc d'empêcher leur échauffement, en les arrosant d'eau de mer. Mais dans le réacteur 2, la manœuvre n'y a rien fait. Même l'opérateur Tokyo Electric Power reconnaît le risque d'une fusion.
Article rédigé par franceinfo
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La centrale de Fukushima est décidément en proie à des incidents en chaîne, depuis samedi matin. D'abord, le réacteur 1, dont le système de refroidissement est tombé en panne. Ce sont alors les opérations pour prévenir une éventuelle fusion qui ont provoqué l'émission de vapeurs chargées de radioactivité, puis une explosion due à l'accumulation d'hydrogène.

Rebelote ce matin, quand le même scénario a provoqué une double explosion dans le réacteur 3. Explosion d'hydrogène encore qui a détruit le bâtiment attenant, mais n'a pas, aux dires des autorités nippones, affecté le couvercle de confinement du réacteur.

En revanche, dans le réacteur 2, le niveau d'eau de refroidissement serait tombé tellement bas, que les barres de combustibles se seraient retrouvées émergées.
_ Tepco, l'opérateur de cette centrale, envisage donc de percer un trou dans le bâtiment supérieur pour laisser sortir l'hydrogène emmagasiné et ainsi relâcher la pression. Une manœuvre inédite !

Les autorités japonaises continuent de tenir un discours rassurant. La gravité de la situation, mesurée ce matin à 4 sur une échelle de 7, n'a pas été réévaluée. Pourtant, le risque de fusion est présent. Et avec lui, celui d'une explosion du réacteur lui-même.

En attendant cette extrémité, ce sont ces dégagements d'hydrogène -volontaires (pour réduire la pression) ou involontaires (lors des explosions)- chargée de césium 137 qui inquiètent. Certes, un site (voir ICI) permet de suivre en principe en temps réel les taux de radiation dans l'atmosphère dans les villes japonaises. Certes, les riverains de la centrale ont été évacués dans un rayon de 20 km, ou poussés au confinement. Mais, on sait par avance que le césium 137 met 300 ans à disparaître dans la nature.

Cécile Quéguiner, avec agences

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