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Preah Vihear: la dispute frontalière perdure

Le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge autour du temple Preah Vihear, datant du XIe siècle, n'en finit pas de faire des vagues. La CIJ de La Haye, qui en 1962 l'avait attribué au Cambodge, doit à nouveau se prononcer sur ce dossier.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le temple de Preah Vihear, surveillé par des policiers cambodgiens.

	
		
			 
	
 (KHEM SOVANNARA / AFP)

La Cour internationale de Justice (CIJ) doit, cette fois, fixer la souveraineté sur une zone non attribuée de 4,6 km², que revendiquent les deux pays. La parcelle convoitée est située en contrebas de l'édifice d'architecture khmère.

Tout est parti d'un tracé de frontières problématique, à l'époque coloniale. En 1907, les Français, en pleine conquête de l'Indochine, dressent des cartes plaçant le temple côté Cambodge.

Les audiences, auxquelles participaient les juristes des deux pays, ont eu lieu la semaine dernière à La Haye. L'arrêt ne sera pas rendu avant plusieurs mois.


Depuis 2008 et le classement du temple au patrimoine mondial de l'Unesco, plusieurs affrontements ont eu lieu autour de Preah Vihear entre les troupes thaïlandaises et cambodgiennes.

En février et avril 2011, de violents combats avaient fait au total 28 morts. Ces événements avaient conduit le Cambodge à demander à la CIJ d'interpréter l'arrêt de 1962.

Volte-face des censeurs
En Thaïlande, un documentaire autour de cette histoire a remis de l'huile sur le feu. Intitulé Frontières, le film explore la vie des habitants de la région située autour du temple et montre des scènes de l'histoire récente du pays, notamment des manifestations du mouvement des «Chemises rouges» qui avait paralysé Bangkok au printemps 2010, avant un assaut de l'armée.

«Son contenu pourrait causer des divisions dans les relations internationales» et «mettrait en danger la sécurité nationale», a expliqué, sous couvert de l'anonymat, un responsable du Bureau des vidéos et films du ministère qui a demandé au réalisateur, Nontawat Numbenchapol, des modifications qu'il «a acceptées de faire». 

L'auteur du documentaire a salué une volte-face des censeurs thaïlandais précisant que le son de certains brefs passages serait coupé.

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