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Philippines : une aide qui vient de l’espace

Les satellites ont une bonne vue. En 1999, les gestionnaires de satellites d’observation européens et canadiens ont créé la Charte «Espace et catastrophes majeures». Résultat : en cas de catastrophe, des satellites sont immédiatement positionnés au-dessus de la région touchée pour mesurer les dégâts et aider les secours.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Image satellite prise au-dessus des Philippines, le 11 novembre 2013 : la commune de Sulangan ravagée par le typhon. (Unitar/unisat/digitalglobe)

Grâce à cette collaboration qui regroupe quinze opérateurs, «sous 48 heures, des images sont envoyées gratuitement aux pays sinistrés, leur permettant d’évaluer les dégâts et de savoir où aller pour aider les survivants. Un véritable élan de solidarité venu de l’espace», précise le CNES. La Charte est entrée en vigueur en 2000. Elle n'a cessé de recevoir les adhésions de nouveaux pays depuis son lancement, et notamment des organismes russes et américains.

En ce qui concerne les Philippines, «les premières discussions ont eu lieu dès le jeudi, la veille du passage du cyclone. Comme on connaît la trajectoire des cyclones, il est beaucoup plus facile d'anticiper que lors d'un tremblement de terre, comme c'était le cas à Haïti en janvier 2010 », explique Catherine Proy, représentante de l'agence spatiale française (CNES) au sein de la Charte internationale «Espace et catastrophes majeures».

Lors d'une catatrophe, «le réseau de la Charte fait appel à des satellites, publics ou dépendant d'agences gouvernementales, qui sont détournés gratuitement et prioritairement de leur mission classique pour répondre à des situations d'urgence», ajoute Catherine Proy.
              
Dans le cas des Philippines, «on a surtout réalisé des cartes de dégâts subis par les bâtiments, car les pays qui envoient des équipes de secours sur place ont besoin de savoir l'état des infrastructures qu'elles vont y trouver. L'Unosat et le chef de projet transmettent toutes les cartes aux demandeurs, toutes les données sont partagées», explique la responsable du CNES.

Après le typhon, «sur les 25 satellites du réseau de la Charte, une dizaine ont été sollicités, surtout les satellites optiques qui sont plus adaptés. La principale difficulté, c'est qu'il y a une zone de dégâts énorme, et pour couvrir ça on a besoin d'images à très haute résolution, dont la couverture géographique est assez limitée (20 km par 20 km au sol). Actuellement, on ne couvre donc que partiellement les zones touchées. Sans compter que nous rencontrons aussi des problèmes avec la couverture nuageuse en pleine saison des cyclones», ajoute la spécialiste.
 
Pour la réalisation des cartes et le déplacement des satellites, les membres de la Charte passent par un organisme de l’ONU, l'UNOSAT, basé à Genève, dont on voit ci-dessous le travail:

Avant le typhon :

Le sud de Sulangan avant le typhon. On voit de nombreuses constructions ainsi que les arbres. (Unitat/unosat/Digitalglobe)

Après le passage du typhon :

Le même endroit vu après le passage du typhon. Constructions détruites et arbres abattus. (Unitar/unosat/digitalglobe)


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