Pakistan: risques d’épidémies après les inondations
Un premier cas de choléra a été confirmé à Mingora, la ville
principale de la vallée de Swat (nord-ouest), a rapporté
Maurizio Giuliano, porte-parole du Bureau de coordination des
affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Plusieurs cas suspects ont également été signalés. Les médecins traitent désormais les patients souffrant de diarrhée sévère comme s'ils étaient atteints de choléra, a-t-il expliqué.
En se basant sur des statistiques gouvernementales, les Nations
unies estiment qu'environ 14 millions de Pakistanais sont affectés
par les inondations. Les rescapés vivent dans des camps de tente boueux, des bâtiments gouvernementaux bondés - ou dehors, avec les quelques vaches ou chèvres qu'ils ont pu sauver. Les conditions d'hygiène sont déplorables et les maladies transmises par l'eau viciée commencent à être diagnostiquées.
Les inondations ont fait environ 1.500 morts et les travailleurs
humanitaires craignent les maladies hydriques n'alourdissent
fortement ce bilan.
_ Très critiqué pour avoir maintenu la semaine dernière sa tournée
diplomatique en Europe alors des pluies torrentielles noyaient son
pays, le président Asif Ali Zardari a rendu visite à des sinistrés
aujourd’hui. “Nous sommes avec vous”, a-t-il déclaré aux réfugiés d'un camp de Nowshehra (nord-ouest). “Le Pakistan est avec vous et le peuple du Pakistan est avec vous”, leur a-t-il dit, en promettant que les maisons dévastées par les crues seraient reconstruites.
La crise a commencé fin juillet, lorsqu'une mousson
exceptionnelle s'est transformée en un véritable déluge. Des
centaines de milliers d'habitations ont été détruites, surtout dans
le nord-ouest montagneux du Pakistan. Près de 700.000 hectares de terres ont été englouties, des dégâts particulièrement graves dans un pays où l'agriculture est l'activité économique la plus
importante.
Les Nations unies estiment que le Pakistan a besoin de 460
millions de dollars (360 millions d'euros) d'aide immédiate mais que la reconstruction devrait coûter des milliards.
Mikaël Roparz, avec agences
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