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Pakistan : plus aucun obstacle à la réélection de Musharraf

L'élection présidentielle aura bien lieu, demain. L'issue ne fait aucun doute : Musharraf sera reconduit. Mais le résultat ne sera pas connu avant que la Cour suprême ne se prononce sur les recours déposés par l'opposition.
Article rédigé par franceinfo
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C'est un scrutin sans véritable enjeu. Il y a bien trois candidats à la présidentielle, mais l'issue ne fait aucun doute : Pervez Musharraf, au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1999, sera réélu. Parce que le scrutin est au suffrage indirect, et que le parti au pouvoir, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-Q) dispose d'une majorité écransante aux deux chambres du Parlement, ainsi que dans les quatre assemblées provinciales.

Les deux autres candidats n'ont aucune chance ; Wajihuddin Ahmad, un ancien juge de la Cour suprême qui a refusé de faire allégeance au général Musharraf lors du putsch ; et Makhdoom Amin Fahim, vice-président du Parti du peuple pakistanais - le PPP de Benazir Bhutto.

L'opposition avait bien déposé des recours pour reporter l'élection, devant la Cour suprême. Mais rien n'y a fait. La Cour a décidé que le processus électoral devait se poursuivre jusqu'à son terme. Il y aura bien des élections demain. Seulement, le résultat ne sera pas connu avant que la Cour ne se prononce sur le fond. Ce sera, au plus tôt, le 17 octobre.

Depuis plusieurs jours, les manifestations d'opposants se multiplient dans le pays. Contre la réélection annoncée du président Musharraf.

L'opposition estime que la Constitution impose au général Musharraf de démissionner de ses fonctions de chef des armées avant le scrutin ; lui a prévu de la faire après.
_ Autre doléance : reporter purement et simplement le scrutin, après les prochaines élections législatives, prévues début 2008.

Alliance contre-nature

C'est d'ailleurs dans cette optique que Musharraf vient de signer le décret de "réconciliation nationale". L'accord était dans l'air depuis quelques jours. Il prévoit d'amnistier plusieurs personnalités politiques, accusées notamment de corruption. C'est le cas de Benazir Bhutto. L'ancienne Premier ministre est en exil depuis huit ans ; elle devrait revenir prochainement au pays.
_ Une alliance politique est donc en train de se dessiner entre les ennemis d'hier. Pervez Musharraf conserverait la présidence, Benazir Bhutto redeviendrait Premier ministre... à condition que son parti, le Parti du peuple pakistanais, lui apporte son soutien. Musharraf sait bien que sa base s'effrite, et qu'il aura besoin de la popularité du PPP pour remporter les législatives.

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