Pakistan: levée de l'assignation à résidence de Benazir Bhutto
Des centaines de policiers avaient empêché Benazir Bhutto de sortir
de sa résidence pour se rendre à Rawalpindi, dans la banlieue de la
capitale, où elle devait présider un meeting de son parti, interdit
par l'état d'urgence instauré il y a une semaine par le président
Pervez Musharraf. Les autorités l'avaient assignée à résidence au
motif que des "menaces graves" et "précises" d'attentat par les
islamistes la visaient.
La police l'avait laissée franchir un premier barrage, puis un second... Faux espoir. La voiture de Benazir Bhutto a été bloquée quelques mètres plus loin, par des blindés. Tout ce qu'elle a pu dire, au mégaphone, c'est : “je ne veux pas que le Pakistan devienne l'Irak, je dois vous sauver.” Car l'ancien Premier ministre s'est vu signifier son assignation à résidence, officiellement en raison de l'état d'urgence qui règne sur le pays.
_ En fait, après avoir accepté de partager le pouvoir avec le général Musharraf, elle a fait volte-face mercredi, en appelant à manifester contre l'état d'urgence. C'est justement à un rassemblement qu'elle devait participer , à Rawalpindi, la grande cité-dortoir de la capitale, la place militaire d'Islamabad également. Sauf que ce matin, la ville était coupée du monde, 6.000 policiers s'y sont déployés.
“Ces manœuvres ne me font pas peur. Je me bats pour le peuple pakistanais, pour ses droits et pour mettre fin à la dictature. C'est un combat pour la démocratie” dit-elle. Un combat -- un bras de fer plutôt -- qui se durcit : Benazir Bhutto affirme que 5.000 de ses partisans ont été arrêtés, afin de les empêcher de se rendre au rassemblement.
La tension reste perceptible dans le pays. Un attentat-suicide s'est produit en milieu de journée dans la maison d'un ministre à Peshawar, dans le nord du pays. Si le ministre, un proche du président Musharraf, est indemne, l'explosion a tué au moins quatre personnes et fait cinq blessés.
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