Pakistan : la colère monte après les inondations
Le gouvernement pakistanais a assuré que les secouristes et l'armée faisaient tout leur possible pour atteindre les zones les plus touchées, sans toutefois parvenir à calmer la colère parmi les survivants.“Deux fillettes qui habitaient dans mon voisinage direct se sont noyées”, raconte Sher Khan, 40 ans.“Zardari devrait venir sur place et prendre des mesures en faveur des sinistrés au lieu d'aller s'amuser en France et en Grande-Bretagne”, s'emporte-t-il.
_ Le président pakistanais Asif Ali Zardari, reçu hier par le président Nicolas Sarkozy, n'a pour l'heure pas annulé son voyage à l'étranger. Il est attendu demain à Londres où il doit rencontrer le Premier ministre David Cameron.
“Cela fait au moins cinq jours que nous sommes coupés du monde”, témoigne Muhammad Tariq, enseignant de 37 ans dans le district de Bahrain."L'armée et l'administration locale nous ont assurés à plusieurs reprises qu'ils nous évacueraient par hélicoptère vers Peshawar mais, jusqu'à présent, nous n'avons rien vu venir", dit-il.
Propagation des maladies
_ Des cas de choléra ont été signalés par les autorités.
“Fournir de l'eau potable et une aide sanitaire est une priorité absolue si nous voulons éviter une catastrophe sanitaire”, a prévenu Ateeb Siddiqui, directeur des opérations de la Société du Croissant-Rouge pakistanais.
“Nous estimons qu'environ 100.000 personnes, des enfants pour la plupart, ont été touchées par le choléra et des maladies gastriques”, selon Syed Zahir Ali Shah, ministre de la Santé de la province de Khyber Pakhtunkhwa.
L'ONU a également insisté sur la nécessité d'acheminer de l'eau potable le plus vite possible pour éviter la propagation de maladies.
_ Selon le Programme alimentaire mondial de l'ONU, dans quatre districts du nord-ouest, près de 980.000 personnes sont sans abri ou temporairement déplacées, un chiffre qui pourrait grimper à un million.
Près de 80.000 habitations ont été complètement détruites et 50.000 endommagées. Infrastructures et récoltes ont également été touchées.
Les services pakistanais de météorologie ont annoncé jusqu'à 200 millimètres d'eau dans la zone pour les deux prochaines semaines.
_ Face à l'ampleur de la catastrophe, les promesses d'aide ont afflué: l'ONU s'est notamment engagée à apporter jusqu'à 10 millions de dollars tandis que la Grande-Bretagne a promis hier 8 millions de dollars. La veille, le gouvernement
américain s'était engagé à hauteur de 10 millions de dollars.
Mikaël Roparz, avec agences
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