Pakistan: Benazir Bhutto appelle à manifester
Mme Bhutto, en visite à Islamabad et à l'issue de discussions avec les dirigeants de petits partis de l'opposition, a appelé les Pakistanais à se manifester. "C'est un combat pour l'Etat de droit", a-t-elle déclaré.
L'ex-Premier ministre a aussi exigé du général Musharraf qu'il "restaure la Constitution, démissionne de son poste de chef des armées et annonce l'organisation des élections" législatives prévues initialement pour la mi-janvier.
Peu après, et toujours sous une intense pression internationale, le Premier ministre Shaukat Aziz a annoncé que la décision sur la date des élections législatives serait prise "avant le 14 novembre".
Peu après l’appel à la manifestation de Benazir Bhutto, la police a fait usage de grenades lacrymogènes pour la première fois dans la capitale depuis l'instauration de l'état d'urgence. Environ 200 membres du Parti du Peuple Pakistanais (PPP) de Mme Bhutto hurlaient "Non à la loi martiale !" dans les rues et ont tenté d'accéder au Parlement.
Malgré l'interdiction désormais de tout rassemblement, l'ancien chef du gouvernement a promis de maintenir un meeting prévu pour vendredi dans la banlieue d'Islamabad et a exhorté "toutes les forces politiques" à se joindre à elle dans une "grande marche", le 13 novembre, entre Lahore, la grande ville de l'est du pays, et la capitale.
"Combien de personnes peuvent-ils mettre derrière les barreaux ?", a asséné Mme Bhutto. "Nous serons si nombreux qu'ils n'auront pas assez de prisons", a-t-elle poursuivi dans une allusion aux quelque 1.500 personnes interpellées depuis samedi ou assignées à résidence.
Un revirement dans le comportement de Mme Bhutto, qui négociait depuis des mois, avant l'état d'urgence, un accord de partage du pouvoir avec le général Musharraf dans la perspective des législatives de la mi-janvier. Une alliance qui permettrait au général Musharraf, dont la cote de popularité est au plus bas, de rester président et Mme Bhutto retrouverait son poste de Premier ministre. Une alliance encore qui a les faveurs de Washington pour qui le général reste un allié important dans la lutte contre le terrorisme. La Maison Blanche a toutefois répété mercredi que Washington comptait sur un retour aussi rapide que possible à la démocratie.
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