Nouvelles craintes de fission nucléaire à Fukushima
Des prélèvements à la centrale japonaise indiquent que le réacteur 2 pourrait être de nouveau entré en fission nucléaire. De quoi s'agit-il ?
Au Japon, tous les regards sont tournés vers le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fuskushima. L'opérateur Tokyo Electric Power Company (Tepco) a annoncé, mercredi 2 novembre, qu'il a commencé à y injecter un mélange d'eau et d'acide borique. Une nouvelle réaction de fission nucléaire pourrait s'être produite dans ce réacteur qui était déjà entré en fusion après l'accident, le 11 mars.
Les gaz xénon 133 et 135 auraient été détectés. Or ces gaz sont générés lors d'une fission. Et celle-ci aurait eu lieu ces dernières heures car ces substances ont une durée de vie radioactive courte : cinq jours pour le premier et neuf heures pour le second. Des analyses en cours devraient confirmer ou non la présence de ces éléments.
• Qu'est-ce que la fission nucléaire ?
La fission nucléaire consiste à rompre un gros noyau, d'uranium 235, par exemple. Sous l'impact d'un neutron projeté, il se scinde en deux noyaux plus petits. La fission s'accompagne d'un grand dégagement d'énergie. Dans le même temps, deux ou trois neutrons sont libérés, qui peuvent à leur tour provoquer la fission d'autres noyaux et la libération d'autres neutrons, et ainsi de suite.
• Quel est le problème sur le réacteur 2 ?
La fission nucléaire en chaîne a lieu dans les réacteurs de centrales, de façon contrôlée. Or, si elle a bel et bien lieu dans le réacteur 2 de Fukushima actuellement, elle se fait hors de contrôle. Et le danger est grand car la réaction en chaîne libère énergie et chaleur de façon exponentielle.
• Quelle solution se profile ?
L'opérateur de la centrale a commencé mercredi à injecter un mélange d'eau et d'acide borique pour refroidir les cuves. Une opération déjà menée depuis des mois qui a permis de ramener depuis plusieurs semaines la température des réacteurs sous les 100 degrés C°.
Mais apporter une réponse se révèle ardu : "Il est difficile à ce stade d'analyser exactement ce qu'il a pu se produire, compte tenu du fait que nul ne sait dans quelles conditions, où, et sous quelle forme se trouve le combustible qui a fondu dans les réacteurs après le 11 mars", précise un expert français.
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