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Birmanie : Malala Yousafzai interpelle Aung San Suu Kyi sur le sort des musulmans rohingyas

La jeune femme a critiqué le silence de la présidente birmane à propos des persécutions subies par la minorité rohingya, qui auraient fait au moins 400 morts.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'activiste Malala Yousafsai lors d'une conférence au Mexique, jeudi 31 août 2017.  (CARLOS TISCHLER / NURPHOTO / AFP)

Une prix Nobel de la paix en interpelle une autre. Lundi 4 septembre, la jeune activiste pakistanaise Malala Yousafzai a critiqué la cheffe du gouvernement birman, Aung San Suu Kyi, pour sa gestion du drame de la minorité des musulmans rohingyas en Birmanie. "Chaque fois que je regarde les informations, j'ai le cœur brisé face aux souffrances des musulmans rohingyas de Birmanie", écrit la jeune Pakistanaise.

"Ces dernières années, je n'ai cessé de condamner le traitement honteux dont ils font l'objet. J'attends toujours de ma collègue prix Nobel Aung San Suu Kyi qu'elle en fasse de même", ajoute la jeune femme, qui s'apprête à devenir étudiante à Oxford, comme son homologue birmane quelques dizaines d'années plus tôt.

La dame de Rangoun reste silencieuse 

Lundi, Aung San Suu Kyi a rencontré la cheffe de la diplomatie indonésienne, Retno Marsudi, envoyée pour tenter de faire pression sur la Birmanie. Depuis le début de cette crise, les dirigeants des pays musulmans de la région sont inquiets de la colère croissante de leur population face au sort des rohingyas. Si l'Iran a mis en garde contre le risque d'un "nettoyage ethnique", le ministère des Affaires étrangères pakistanais a appelé la Birmanie à enquêter sur les accusations d'atrocités commises contre cette minorité, considérée par l'ONU comme une des plus persécutées au monde.

Alors que les rebelles de l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) ont pris les armes, assurant défendre les droits bafoués des Rohingyas, Aung San Suu Kyi est restée silencieuse, malgré un bilan d'au moins 400 morts. Seul son service de presse distille depuis dix jours photos de membres des forces de l'ordre tués à l'arme blanche et commentaires acerbes contre les médias internationaux, accusés de ne pas désigner systématiquement les attaquants rohingyas comme des "terroristes".

Avant Malala Yousafzai et les responsables des pays musulmans de la région, une commission internationale dirigée par l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan avait pour sa part appelé le 24 août, veille du début des hostilités, la Birmanie à donner plus de droits à sa minorité rohingya, faute de quoi celle-ci risque de "se radicaliser". Fin novembre, ce sera au tour du pape François, ardent défenseur de la cause rohingya, de se rendre en Birmanie et de rencontrer Aung San Suu Kyi.

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