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Les travailleurs indochinois en France

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le 27 janvier 1973 étaient signés les accords de paix de Paris marquant la fin de la guerre du Vietnam. Pour le 40e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques entre les deux pays, la France, après le Vietnam en 2013, consacre en 2014 de nombreuses manifestations dédiées à la culture et à l’histoire du peuple vietnamien.

Géopolis a déjà rendu compte sur son site de certaines expositions photos comme «54…», «Le rôle des pionniers de la photographie au Vietnam» ou encore «Objectif Vietnam: photographies de l'Ecole française d'Extrême-Orient».

Aujourd’hui, nous vous présentons l’exposition «Les travailleurs indochinois en France» montée par Pierre Daum et l’association Histoires vietnamiennes, visible au Musée de l'histoire vivante de Montreuil dans le cadre de son programme Indochine - France - Vietnam.

L’exposition de Pierre Daum fait suite à son livre Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952), paru chez Acte Sud en 2009. En 2013, le cinéaste franco-vietnamien Lam Lê a réalisé un film documentaire à partir de son livre Công Binh, la longue nuit indochinoise.

Douze photos, légendées par l’auteur du livre, nous présentent cette enquête historique sur le travail forcé de ces paysans vietnamiens dans les usines d’armement françaises. A partir de 1940, ces hommes furent utilisés dans tous les secteurs de l’économie. On leur doit notamment la relance de la riziculture en Camargue.

le gouvernement français a fait venir de gré ou de force 20 000 paysans vietnamiens afin de les utiliser comme ouvriers dans les usines d'armements. (Nguyen Van Thanh)
ces hommes furent transportés vers la France dans les cales de bateaux destinées aux marchandises. (Nguyen Van Thanh)
ils passèrent leur première nuit dans les cellules de la prison des Baumettes, dont la construction venait juste d’être achevée.
  ( Famille Potet)
commandées par un encadrement français imprégné de préjugés coloniaux, ces hommes furent répartis dans toute la France sur des sites industriels relevant de la défense nationale - la plupart du temps des poudreries. (Coll. Georges Cléophas)
la défaite militaire de la France entraîne l'arrêt des usines d'armements. Quelques 5 000 Vietnamiens peuvent être rapatriés, avant que la flotte britannique n'empêche tout bateau français de rejoindre l'Extrême-Orient. Les 15 000 restants sont parqués dans des camps d'internement de la Zone sud : Marseille, Sorgues, Saint-Chamas, Agde, Toulouse, Bergerac, etc.
  (Pham Van Nhân)
un service ad hoc est créé au sein du ministère du Travail : le service de la Main-d’œuvre indigène (M.O.I.). Pendant plusieurs années, ce service louera, pour un coût deux fois moins élevé que le salaire des ouvriers français, la force de travail de ces hommes à toutes les entreprises françaises qui en font la demande.  (Phan Van Nhân)
qui ne redistribue aucun salaire aux ouvriers.  (Archives départementale de l’Hérault)
sont envoyés dans tous les secteurs de l’économie française : agriculture, forestage, construction de route, assèchement de marais, industrie chimique ou textile, etc. (Pham Van Nhân)
celui qui marquera le plus les esprits est la relance de la riziculture en Camargue. (Vu Quoc Phan)
le gouvernement du général de Gaulle réquisitionne tous les bateaux en partance pour l'Extrême-Orient afin d'envoyer la troupe française mater les désirs d'indépendance du peuple vietnamien, sans envisager le rapatriement de ces hommes.  (DR)
que les premiers pourront enfin revoir leur pays. De 1948 à 1952, des rapatriements sont organisés.  (Dang Van Long)
Ces hommes constituent la première vague importante d’immigration vietnamienne sur le sol français. (Le Huu Tho)

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