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Le tremblement de terre qui a traumatisé la Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande, qui subit 15.000 séismes par an, a été particulièrement affectée par celui du 22 février 2011, qui a partiellement détruit la ville de Christchurch (la 2ème ville du pays). L'économie qui n'était déjà pas florissante a connu un nouveau choc. Les jeunes Néo-Zélandais partent de plus en plus travailler chez les voisins australiens.
Article rédigé par Jean-Claude Rongeras
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Maisons sur pilotis à Wellington, capitale de la Nouvelle Zélande (AFP/JEAN-MARIE LIOT/HEMIS/FR)

Le bilan du séisme de février (6, 3 sur l'échelle de Richter) s'établit à 185 morts. 60 % des bâtiments anciens de ce "petit coin d'Angleterre" du Pacifique est à terre: le quartier des affaires de Christchurch est, aujourd’hui, un quartier fantôme où les ouvriers commencent à s'affairer pour la reconstruction qui doit d'étaler sur 10 ans et coûter 18 milliards d’euros. L'incertitude économique et la peur de nouveaux tremblements de terre ont grossi le flot des migrants pour l’Australie.


Les traumatismes consécutifs au tremblement de terre


Zoom.in, le 20-02-2012

Un homme a su profiter du drame : John Key, le Premier ministre sortant du gouvernement de centre-droit. Ancien banquier d'affaires, décontracté et déterminé, il a su, par son omniprésence sur le terrain, gagner le respect de ses concitoyens qui l’ont réélu lors des législatives de novembre 2011.


L’économie s’est enrayée
Le tremblement de terre, suivi de deux répliques en septembre et décembre, a plongé le pays dans le doute. La Nouvelle-Zélande était déjà tombée dans la récession en 2008 et des mesures d’austérité avaient dû être prises. Au début des années cinquante, elle était le 4e PNB de la planète grâce notamment à ses exportations agricoles mais son étoile a pâli lorsque l’ex-puissance coloniale, la Grande-Bretagne, est rentrée dans le marché commun en 1972.

La spéculation immobilière et l'endettement des ménages (156%), tout comme l’éloignement géographique des grands marchés et le manque d’investissement, expliquent en partie les difficultés. La rigueur est acceptée comme un mal nécessaire. Le retour à l’excédent budgétaire est prévu en 2014.   


L’avenir de Christchurch en question
C’est dans ce climat peu favorable qu’est née un début de polémique. Doit-on ou non reconstruire dans la zone sinistrée ? Le maire de Christchurch, Bob Parker, souhaite élever un nouveau quartier avec un tramway sur les ruines de l’ancien. D’autres personnes veulent l’installer sur des terrains plus stables. Mais pour Win Clark, ingénieur de la Société néo-zélandaise d’ingéniérie sismologique, les normes actuelles anti-sismiques, permettent la construction de bâtiments élevés dans le secteur converné. 


La grande sœur australienne, terre d’émigration
La conjonction de la crise et de la catastrophe a des effets induits. En 2011, l’émigration vers l ’Australie est au plus haut depuis 32 ans. Alors que 500.000 Néo-Zélandais (sur 4,3 millions) vivent déjà en Australie dont l’économie est en meilleure forme, 1.300 départs de plus que la moyenne ont été enregistrés entre février et fin mai 2011. Cette mobilité est motivée par l’espoir d’une vie meilleure et les craintes face au péril sismique permanent.


Un espoir de reprise
Un prochain rebond économique de la Nouvelle-Zélande est possible. Les banques sont peu affectées par les subprimes et la création d'une « entreprise prend un quart d’heure et coûte 30 dollars », selon Ellen Read. D’autre part, la reconstruction va doper la croissance et, surtout, le pays peut compter sur son agriculture et son industrie agroalimentaire toujours performantes. Cette activité compte de grandes firmes, notamment la multinationale Fontana, qui règne sur le marché du lait en poudre. Autre business, aux bénéfices en augmentation, celui du tourisme écologique, dont les riches Asiatiques sont friands.  

Les maoris (population polynésienne autochtone) émettent, eux, des réserves sur les investissements étrangers. Ainsi le groupe Campaign Against Foreign Control of Aotearoa (nom maori de la Nouvelle-Zélande) met en garde contre la prise de contrôle de PGG Wrightson (entreprise qui fournit des graines de graminées aux agriculteurs) par des multinationales chinoises.

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