Le Tibet de nouveau ouvert aux touristes

La valse des symboles. Trois mois après des émeutes réprimées dans le sang à Lhassa, trois jours après le passage étroitement surveillée de la célèbre flamme olympique, et surtout deux mois avant les JO de Pékin, le Tibet sera à nouveau ouvert aux touristes du monde entier dès aujourd'hui. La région serait redevenue "sûre" pour les étrangers d'après les officiels.

"Le succès du récent passage de la torche olympique au Tibet a prouvé que la région était plus stable et que le moment était venu de la rouvrir", a déclaré à l'agence de presse Chine nouvelle un responsable du bureau touristique de la région, M. Tanor.

Ainsi, un petit nombre de touristes étrangers arrivent dès ce mercredi sur place, là même où les violentes manifestations contre le pouvoir chinois avaient éclaté en mars, pour un bilan officiel de plusieurs dizaines de morts. Les événements avaient relancé un important débat à travers la planète sur l'opportunité ou pas de boycotter la cérémonie d'ouverture des Jeux de Pékin, en désapprobation face à la politique chinoise en matière de droits de l'Homme.
_ On ne sait en revanche si les journalistes étrangers seront eux aussi autorisés à pénétrer au Tibet.

Pendant les émeutes, et leur répression, les autorités chinoises avaient interdit l'accès du Tibet à tout visiteur. Puis fin avril les habitants de la Chine continentale ont été de nouveau admis, et les touristes de Hong Kong, Macao et Taïwan au mois de mai.

Cette nouvelle devrait rassurer les établissements d'hôtellerie-restauration et les commerces de la région. Bon nombre d'hôtels avaient été contraints de licencier des parts importantes de leurs effectifs après les émeutes. Avant le mois de mars, les prévisions tablaient sur cinq millions de visiteurs en 2008 et une augmentation de 24% des subsides liés au tourisme.

Le bilan des émeutes de Lhassa continue d'ailleurs d'opposer Pékin et les responsables tibétains en exil. Ces derniers évoquent 203 tués, lorsque le régime n'avance qu'un seul décès parmi les "insurgés" et 21 morts dont la responsabilité incomberait aux "émeutiers".

Matteu Maestracci avec agences